L'Allemagne peut dorénavant se féliciter pour avoir implanté la propagande médiatique à tous les niveaux de la société. Et ses humbles serviteurs, les médias, se lancent avec acharnement dans cette mission, surtout s'il s'agit du pays des ours et de son dirigeant mystérieux Vladimir Poutine.
Exemples concrets ? La chaîne de radio Deutschlandradio Kultur a monté un portrait sans équivoque du président russe dans son programme pour les enfants Kakadu (« cacatoès ») :
« Le président russe Vladimir Poutine mène actuellement deux guerres : l'une en Ukraine, l'autre en Syrie. La chancelière allemande Merkel et le président français François Hollande souhaitent que Poutine achève les deux guerres. Mais selon toute évidence, ils ne réussiront pas parce que Poutine ne respecte pas les lois internationales », affirme la radio à propos de la rencontre du quatuor de Normandie à Berlin.
Avez-vous envie d'apprendre la suite ?
Sans tenter de trouver le vrai coupable, le programme révèle que c'est la Russie qui a porté des frappes contre des hôpitaux et contre le convoi humanitaire de l'Onu — et pas que ce dernier qui a fait couler beaucoup d'encre, mais contre plusieurs autres convois également ! Puis, devinez qui est le responsable de l'afflux des migrants en Europe ? Correct, c'est Poutine !
« La chancelière allemande Merkel et le président Hollande ont déclaré à plusieurs reprises que Poutine violait sérieusement les droits de l'homme en Syrie. Des avions russes pilonnent des hôpitaux et des convois humanitaires de l'Onu. Du coup, de nombreux syriens avec leurs familles fuient en Allemagne », poursuit le média allemand.
Ce bien sûr sans jamais mentionner qu'aucune accusation contre la Russie n'a été prouvée, d'autant plus que quant à l'attaque contre le convoi de l'Onu, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg lui-même a mis en garde contre les conclusions hâtives sur les coupables sans qu'une enquête minutieuse ne soit menée.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a également réclamé une investigation de l'attaque : « Probablement, la démarche la plus facile et la plus nécessaire est de présenter les obus à l'aide desquels le convoi a été bombardé ».
Le ministère russe de la Défense a de son côté partagé les données enregistrées par ses drones le jour où le convoi de l'Onu s'apprêtait à affronter son triste destin. Ce qui n'empêche pourtant pas aux attaques médiatiques occidentales d'évoluer à vue d'œil.
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