La visite laisse toutefois une impression de malaise : Rahed Saleh, l'hôte de Hollande, avait été interdit d'entrée sur le territoire américain en avril dernier. Il se trouvait en effet sur une liste de personnes suspectées d'être en lien avec des organisations terroristes, ce qui lui a valu d'être refoulé à l'aéroport. Autre personnalité de cette délégation, Hagi Hasan Brita, président du « comité civil d'Alep », généralement présenté comme le maire d'Alep, ce qui fait aussitôt réagir Vanessa Beeley, journaliste et photographe indépendante, qui s'est dernièrement rendue en Syrie :
« Hagi Assan Brita est présenté comme le maire d'Alep, il n'est pas le maire d'Alep! 1.5 Million de personnes démentiraient qu'il est le maire d'Alep! Il n'a certainement aucune relation avec le conseil local à Alep Ouest qui couvre 75% de la surface l'Alep. Il a été nommé maire en 2016, ce qui est un autre moment de folie! »
Les origines et le financement des Casques blancs
Créés en 2013 par James le Mesurier, un ancien officier britannique reconvertit dans le mercenariat, dont la société est basée à Dubai, les Casques blancs se présentent comme « une organisation neutre et impartiale », qui ne reçoit aucun financement de « gouvernements ayant un intérêt direct dans le conflit syrien ».
Une information que leur vice-président, Abdulraman Al-Mawwas, a démentie devant l'Assemblée nationale, indiquant que le groupe reçoit ses financements des États-Unis, de l'Angleterre, de la Hollande, de l'Allemagne et du Danemark. Une liste de généreux donateurs, de gouvernements qui ont, comme le rappelle Vanessa Beeley « publiquement pris position et investi en faveur d'un changement de régime en Syrie », relativisant ainsi le critère d'impartialité.
Rappelons que Mark Toner, porte-parole adjoint du Département d'État, le 27 avril dernier, annonçait un soutien au Casques blancs de 23 millions de dollars via USAID, tandis que Boris Johnson évoquait dans une vidéo twittée par le Foreign Office fin septembre, sa « fierté » de leur prodiguer un soutien de 32 millions de Livres (la moitié de l'aide qu'ils reçoivent).
Mais si l'indépendance financière des Casques blancs vis-à-vis des acteurs du conflit apparaît plus comme un élément de langage qu'une réalité, Vanessa Beeley va plus bien plus loin quand elle affirme :
« Les Français doivent se demander pourquoi ces terroristes sont reçus à l'Assemblée et considérés comme des VIP, alors que leurs organisations sont liées à celles qui ont mené les attaques terroristes à Nice et à Paris. »
Pourquoi une telle charge ? C'est l'objet de la suite de notre triptyque.
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