Cinq ans se sont écoulés depuis l'assassinat du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et le pays est plus que jamais éloigné des valeurs démocratiques qui ont servi de prétexte à l'intervention militaire internationale. La crise dans laquelle est plongé la Libye résulte de l'ingérence de pays tiers dans les affaires de ce pays nord-africain, considère le journaliste Abdel Baset bin Hamel.
« L'expérience libyenne qui a duré 43 ans sous Mouammar Kadhafi restera sans précédent. Le pays a régulièrement connu des réformes, répondant aux difficultés qui émergeaient de temps en temps dans le domaine de l'éducation, de la médecine ou celui de l'infrastructure. La raison de la crise que le pays vit aujourd'hui est les changements entrepris par les mains des forces extérieures et ce avec le consentement international. Ce qui se passe aujourd'hui peut être qualifié comme la réalisation des objectifs personnels de grandes puissances », a-t-il indiqué dans un commentaire à Sputnik.
Alors, en 2011, tout le monde était si préoccupé par le salut et la protection des civils que les pays ont vite adopté la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu qui a autorisé 43 pays à « employer leur arsenal militaire diversifié contre (…) le régime Kadhafi », rappelle l'interlocuteur de l'agence.
« Il est clair que l'opération militaire d'envergure n'avait pas pour but le règlement de la crise compte tenu du fait qu'aujourd'hui à Syrte et à Benghazi on assassine des Libyens. En outre, cette opération militaire a permis de voler des milliards de dollars aux Libyens », poursuit-il.
« Ce qui s'est passé n'était pas une révolution, mais la catastrophe des Libyens en raison de laquelle on les tue jusqu'au jour d'aujourd'hui », a pointé le journaliste.
Selon lui, à ce jour la Libye est le pays le plus infructueux à tous les niveaux. Or, ce qui avait permis à l'époque à M. Kadhafi d'éviter tous ces problèmes est sa connaissance du pays et des relations intertribales.
« Il a pris l'initiative de trouver des compromis pour unir le peuple sous un même et seul drapeau. Il avait le don de leader. Il était plutôt perçu comme leader que comme une personnalité officielle. Autrement dit, Kadhafi était un phénomène unique », a conclu Abdel Baset bin Hamel.
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