Face aux primaires de la droite et de la gauche, les préparatifs à la primaire des écologistes sont beaucoup plus modestes, et pour cause: celui qui sera désigné candidat à l'élection présidentielle ne dépasse pas les 3% d'intentions de vote dans les sondages.
Le premier débat de l'élection présidentielle a pourtant eu lieu cette semaine, mardi 27 septembre, sur la chaine LCP entre les quatre candidats que sont Yannick Jadot, Michèle Rivasi, Cécile Duflot et Karima Delli. Sputnik a interrogé l'une des candidates, la députée européenne Michèle Rivasi, pour faire la lumière sur les projets du parti.
« On est quatre candidats où on a un projet commun et où les gens ont pu voir quelles sont les priorités que chacun met en avant par rapport à cette campagne présidentielle », raconte cette candidate à la primaire d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). « J'ai trouvé ça très constructif parce qu'enfin on est sur le fond et non sur la forme ni sur les invectives. On est dans une situation tellement grave quand on voit l'identité, le rejet de l'autre. Nous on est dans les solutions et dans les perspectives. Ca donnait une autre image des écologistes et que l'écologie dépasse ce que les gens pensent de l'écologie. L'écologie, c'est la dimension sociale, c'est la dimension économique […] Ce qui m'a motivée pour cette candidature, c'est de voir le rejet des politiques. »
« C'est aux électeurs de nous départager par rapport à nos priorités, par rapport à nos engagements, à notre authenticité. Je ne suis pas issue de l'appareil, je ne suis pas une apparatchik, je n'ai pas de plan de carrière. Toute ma vie, ça a été de défendre les laissés-pour-compte », confie-t-elle.
La candidate n'est pas du tout satisfaite du bilan du gouvernement en matière d'écologie alors que plusieurs pays européens réalisent ces mêmes initiatives que les écologistes français ont proposées par le passé.
« Effectivement la COP21 a été une réussite diplomatique […] mais la mise en œuvre est une catastrophe, regardez, on a abandonné l'écotaxe, la taxe sur les poids lourds alors que c'est dans tous les pays européens, mais la France ne le fait pas », poursuit-elle.
Autre question qui fâche : est-ce que la candidate des Verts rejette toute idée d'alliance avec les socialistes avant la présidentielle et les législatives ?
« Je pense qu'il faut sortir des partis. C'est une primaire d'Europe Ecologie Les Verts, mais si je suis choisie moi je vais ouvrir beaucoup plus large. S'il y a des gens qui veulent sortir du PS et qui veulent aller dans une plateforme pour les législatives, ils sont les bienvenus, mais ce n'est pas le parti pour moi, ce sont les gens », souligne l'interlocutrice de Sputnik.
Entre-temps, l'un des problèmes les plus cruciaux de ces derniers temps est le besoin de sécurité exprimé par une grande partie des Français dans pays qui se droitise. Pour Mme Rivasi, ce sont les gens eux-mêmes qui peuvent y remédier :
« Il est légitime ce besoin de sécurité, on est tous traumatisé par les attentats. Seulement il faut faire attention à la sécurité. Il faut dire aux gens, la sécurité est collective, impliquez-vous, il faut mettre beaucoup plus d'humain, il faut revenir à une police municipale. »
Mme Rivasi est lucide quant à la crise politique que traverse le pays :
« On est dans une situation politique très différente de 2012. On a un refus, les gens ne veulent pas voter pour Sarkozy ni Hollande. Donc il y a l'espace pour montrer qu'un candidat qui soit écologiste et qui rassemble, va porter la société française avec un horizon qui doit être partagé par tous, où on implique les gens dans la construction d'une société nouvelle », conclut la candidate.
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