C'est l'agence ukrainienne des situations d'urgence chargée de protéger la population des conséquences de l'accident de Tchernobyl qui a été la première à organiser des visites guidées sur le site. Initialement, son objectif était d'attirer l'attention du public et des fonds supplémentaires afin d'aider la région. Cependant, en 2013, en raison de fonctionnaires malhonnêtes, l'agence a été fermée et des entreprises privées ont pris la suite.
#GreenpeaceAnnArbor Remembering Chernobyl on its 30th Anniversary Day. Worked for Greenpeace till its office closed. pic.twitter.com/n8biiG8dVB
— Rudranarasimham. R (@WholeDude) April 29, 2016
Dans une interview accordée à Sputnik, Victor, accompagnateur du tour-opérateur Go2Chernobyl, explique que les gens qui visitent le site sont tout à fait ordinaires et connaissent l'ampleur de cette tragédie. Dans le même temps, d'après Victor, après avoir visité le site, une personne peut changer complètement.
Robert Polidori at Karsten Greve Gallery, "Remembering Chernobyl" pic.twitter.com/3zliDIt6fo
— Gilles Masson (@gillesmasson) September 17, 2016
A Fukushima, le tourisme a commencé à se développer pour les mêmes raisons qu'à Tchernobyl. Dans le cas du Japon, la différence est que les événements se sont déroulés plus récemment et sont encore dans toutes les mémoires. C'est pourquoi l'opinion publique est plus polarisée sur ce type de « tours ».
Hiroshi Miura, l'un des guides à Fukushima, déclare à Sputnik que le tourisme contribue à la transparence de l'information sur l'avancement des travaux de restauration et les risques éventuels sur le site. Et d'après Yuta Hirai, un autre guide à Fukushima, c'est la préservation de la mémoire de l'accident qui est le principal.
« Tout le monde se prépare pour les Jeux olympiques (de Tokyo, ndlr), comme si rien ne s'était passé ou comme si tout avait déjà été restauré. Il existe plusieurs problèmes [concernant la centrale nucléaire de Fukushima], mais le plus grand, c'est notre indifférence et notre insensibilité ».
Les motifs de ces personnes sont clairs et nobles, mais peu de gens les suivent et il y a plusieurs raisons à cela. La principale est le danger. La demi-vie des principaux radionucléides qui provoquent la pollution sur les terrains des centrales nucléaires détruits est de 30 ans. Néanmoins, selon des chercheurs, pour éliminer entièrement la radiation, il faut répéter cette période dix fois. Ce qui veut dire qu'il est presque impossible de visiter Tchernobyl ou Fukushima sans subir une exposition aux rayonnements.
Had to get off expressway for gas at #Daiichi #nuclear exclusion zone in #Fukushima. Literal ghost town. #motorcycle pic.twitter.com/eUv3HwpIgA
— Greg Edwards (@GregEdwardsMBA) September 17, 2016
L'aspect moral est aussi important. Les partisans de ce type de « tourisme » affirment qu'il joue un rôle psychologique important en aidant la société à récupérer après la catastrophe et à ne pas oublier les leçons de l'histoire.
Les agences sont également critiquées car elles gagnent de l'argent avec des tragédies ayant fait des victimes.
Enfin, le comportement des « touristes » est un autre problème. Il est difficile de soutenir qu'un selfie sur fond des pierres tombales est une bonne idée, et que la chasse aux Pokémons à Fukushima n'est pas cynique ou dangereuse. Pourtant, la popularité de ces tours ne cesse de croître partout dans le monde.