Après la catastrophe: Fukushima prend des allures d’attraction touristique

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La catastrophe de Fukushima a frappé le Japon en 2011, et depuis lors, des centaines de touristes affluent vers la zone contaminée pour vivre des aventures et trouver des réponses à leurs questions. Qui sont ces passionnés qui peuvent passer un week-end dans les ruines radioactives?

C'est le philosophe japonais Hiroki Azuma qui a lancé l'initiative visant à promouvoir le tourisme sur le site de Fukushima un an seulement après la catastrophe, à l'automne 2012. Selon son projet, les gens de partout dans le monde pourraient visiter Fukushima et assister à la décontamination de leurs propres yeux. En outre, d'ici 2036, les visiteurs pourraient s'approcher à une centaine de mètres de la centrale nucléaire sans coutumes de protection.

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Le projet a toutefois été étouffé dans l'œuf par l'administration de la préfecture convaincue qu'on ne peut pas appliquer le mot « tourisme » à l'égard de la catastrophe.

Bien que le projet de M. Azuma ait été rejeté, il y a toujours des touristes à Fukushima. L'entreprise « Nomado » est une des sociétés qui organisent des voyages sur le site. Selon le président du conseil d'administration Hiroshi Miura, le nombre de personnes qui souhaitent ressentir l'atmosphère déprimante qui règne sur place ne cesse de croître.

« Pour le moment, nous avons déjà organisé plus de 10 000 voyages », a-t-il précisé.

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En outre, M. Miura a révélé à Sputnik des détails sur la décontamination du site:

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« Le gouvernement déclare que quand on extraira le combustible fondu du réacteur, un accident critique peut se produire. Et pourtant, les autorités promeuvent activement l'annulation de l'évacuation des habitants. Actuellement, on entame le traitement des conséquences de la catastrophe. Mais si nous faisons face à un tsunami ou un séisme, il est possible qu'une explosion et une émission suivie des particules radioactives se produise pendant les travaux sur le site du réacteur ».

Le guide local Yuta Hirai a raconté à Sputnik que les aventuriers du monde entier venaient sur le site de Fukushima. Étudiants, scientifiques, chercheurs, journalistes — tels sont les clients habituels de M. Hirai.

« Les étrangers sont nombreux. Je n'ai pas accueilli de Russes, mais ils ont visité d'autres endroits à Fukushima. J'ai également entendu dire qu'il y avait des visiteurs ukrainiens et biélorusses », a confié le guide.

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Ce dernier est convaincu que ses excursions aux alentours de Fukushima peuvent grandement contribuer à la renaissance de la préfecture.

« Les habitants de la préfecture ont des sentiments mitigés sur l'incident qui pourraient se résumer à la formule "Je veux oublier, mais je ne veux pas être oublié". Si nous tirons les leçons de l'incident, si nous comprenons que ce genre de choses ne devrait jamais arriver, cela aidera les habitants de Fukushima à croire en eux, et même à être fiers d'eux. Au Japon, il y a une tendance à plus écouter les opinions de l'extérieur que de l'intérieur », a fait valoir M.Hirai.

Ainsi, insiste le guide, si les habitants d'autres préfectures et des étrangers visitent et voient le site de leurs propres yeux, la triste situation qui règne à Fukushima aura une chance de changer pour le mieux.

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