Les pilotes des forces aériennes des États-Unis volent souvent sur les mêmes bombardiers que leurs grands-pères ont pilotés, en utilisant des câbles et des poulies du milieu du XXe siècle. Alors que le département de l'Energie, qui partage avec le Pentagone la responsabilité pour l'arsenal nucléaire, utilise des installations de recherche et de production qui ont 73 ans.
« Le fait est que pour la plupart la durée du service de nos vecteurs d'armes nucléaires a déjà été prolongée de plusieurs décennies au-delà de leur durée de vie prévue. Si nous ne remplaçons pas ces systèmes, ils vieilliront encore plus tout simplement et deviendront dangereux, peu fiables et inefficaces », a déclaré le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter au cours de sa visite à la base aérienne de Minot dans l’État du Dakota du Nord.
Le discours de M. Carter coïncide avec la préoccupation croissante répandue parmi les responsables et les experts du secteur militaire que les contraintes budgétaires présenteront certainement un problème au nouveau président: faut-il augmenter le budget militaire et moderniser l’arsenal nucléaire ou se concentrer sur d’autres choses.
La crise s’aggravera dans la prochaine décennie lorsque les sous-marins américains dotés de missiles balistiques, des bombardiers et des missiles basés au sol – les trois composants de la triade nucléaire – atteindront la fin de leur cycle de vie.
Le Congrès américain estime que d’ici à 2024 le gouvernement américain dépensera 348 milliards de dollars pour moderniser les forces nucléaires. En outre, ce chiffre ne comprend pas les programmes les plus coûteux, prévus pour la deuxième moitié de la prochaine décennie.
La prochaine administration présidentielle pourrait abandonner ou reporter certains programmes de modernisation des armes nucléaires pour réduire les coûts. Il y a une autre voie: elle pourrait augmenter les impôts, augmenter le déficit budgétaire ou faire des coupes dans les programmes nationaux. Toutes ces options ne seront pas populaires parmi les électeurs américains.
« À mon avis, il n'y a aucun doute qu’il nous manque des dizaines de milliards de dollars pour exécuter une stratégie globale », a déclaré James Miller, un ancien sous-secrétaire à la Défense de l'administration de Barack Obama.
« Ce n’est plus une erreur d'arrondi », a-t-il ajouté.