Une jeune Afghane s'enterre pour combattre l'oppression des femmes

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La vie de Fahima Mohammadi n'a duré que 19 ans... et au cours de la vingtième année, elle a fait « naître » Fahima Danishgar.
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Un jour, l'étudiante de l'Université américaine de Kaboul Fahima Mohammadi a envoyé à ses amis des invitations pour assister à ses funérailles. Elle a choisi une plaque pour la pierre tombale, a déterminé la date de sa mort.

Dans les cartes de deuil, on lisait juste une phrase:

« Fahima Mohammadi, fille d'Eidmohammad Mohammadi, s'étant rendu compte des horreurs liées à la discrimination, fait un pas vers l'éternité et donne vie à Mlle Danishgar ».

© SputnikLa pierre tombale de Fahima Mohammadi
La pierre tombale de Fahima Mohammadi - Sputnik Afrique
La pierre tombale de Fahima Mohammadi
Ainsi, Fahima, n'étant en rien enclin à se suicider, a refermé le livre de sa vie sous son nom de famille de naissance pour porter désormais un nom de famille considéré tant comme féminin que masculin. Son identité sexuelle, voilà ce qu'elle a enterré sous cette pierre tombale.

« J'ai enterré la Fahima de sexe féminin, celle qui se formait comme une femme. J'ai enterré tout ce qui augurait du mal dans ma vie », a raconté Fahima à Sputnik.

Cette tombe, l'enterrement fait par ses propres mains, restera un monument pour toutes les Afghanes qui ont souffert de la discrimination sexuelle dans leur pays natal, souligne-t-elle.

© SputnikFahima Mohammadi, voire Fahima Danishgar nouvellement née
Fahima Mohammadi, voire Fahima Danishgar nouvellement née - Sputnik Afrique
Fahima Mohammadi, voire Fahima Danishgar nouvellement née

« Il faut percevoir toute personne en fonction de son développement personnel, pas son identité sexuelle », est-elle persuadée. « J'ai toujours été fière d'être femme, mais je n'ai jamais pu accepter que l'Afghanistan fasse une distinction entre le premier sexe privilégié et le seconde sexe qui était dans l'ombre. J'en ai beaucoup souffert. Comment tolérer le fait que j'aspire à être humaine, mais qu'on me méprise seulement parce que je sois femme?! Certes, mon sexe ne changera jamais. Je ne méprise pas les femmes, j'enterre tout simplement mes souvenirs de ma vie en tant que femme », résume Fahima Danishgar nouvellement née.

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