Les militaires sont angoissés par ce qu’ils appellent les « technologies nivelantes » qui changent la nature même de la guerre.
Alexandre Vautravers, expert militaire et professeur de relations internationales à l’Université de Genève, a décortiqué le problème à l’intention de Sputnik.
Qui plus est, toutes ces technologies sont déjà utilisées à des fins militaires. Ainsi, beaucoup de groupes terroristes ou insurrectionnels utilisent régulièrement de tels outils, notamment les téléphones, et les exemples sont très nombreux.
« Évidemment, on se fait du souci avec les autres technologies qui pourraient apparaître. Il y a une chose qui est intéressante dans cette comparaison ou dans cette rivalité entre les nouvelles technologies civiles utilisées par les terroristes et les technologies militaires utilisées par les armées et par les forces de l’ordre, c’est qu’il y a des exemples historiques », signale le professeur.
Il cite à titre d’exemple la période de l’entre-deux-guerres pendant laquelle les technologies civiles étaient généralement meilleures que les technologies militaires, plus particulièrement les avions civils, ajoutant qu’on se retrouve dans la même situation encore aujourd’hui, tout simplement parce que beaucoup d’armées n’ont pas investi suffisamment d’argent dans ces technologies.
« Je donne juste un exemple : on a parlé de smartphones, de téléphones cellulaires. A partir du moment où vous savez ce que vous cherchez, vous pouvez militairement ou à travers la police découvrir les emplacements de ces téléphones, qui a téléphoné à qui, quel est le réseau de personnes contre lequel vous luttez, et donc paradoxalement certaines de ces technologies vont aussi faciliter le travail de la lutte antiterroriste ou de la lutte contre ces groupes insurrectionnels »,se réjouit-il.
M. Vautravers est cependant optimiste. Il dit qu’il est n’est pas utile d’avoir peur. Plus encore, ce n’est pas efficace d’avoir peur de ces technologies et cela n’a pas de sens.
L'expert trouve que, par contre, ces technologies transformeront nécessairement la manière dont la police ou d’autres services, tels que les renseignements ou les forces armées, interviennent, tout simplement parce que de nouvelles possibilités sont offertes à la police, aux services de renseignements et aux forces armées qui n’existaient pas il y a encore quelques années.