700.000 personnes meurent chaque année dans le monde à cause de germes résistant aux médicaments existants. Et la situation pourrait s'aggraver, si le monde ne résout pas ce problème émergeant.
Pour la quatrième fois au cours de ses 70 ans d'histoire, l'Organisation des Nations unies a tenu une réunion spéciale mercredi consacrée à un problème de santé après celle de 2001 consacrée au virus du SIDA, celle de 2011 aux maladies non transmissibles, et celle de 2014 au virus Ebola).
Cette fois-ci, l'ordre du jour est la montée des infections incurables provoquées par la façon dont les médicaments sont sur-utilisés ou mal utilisés. Le problème concerne les hommes et les animaux.
Les experts de la santé sont préoccupés depuis longtemps par cette question, mais elle est devenue alarmante car il est de plus en plus difficile de traiter les germes, il y a peu de nouveaux antibiotiques et le problème est en passe de devenir une menace mondiale.
Les microbes ont plus de chances de développer une résistance à un médicament si celui-ci n'est pas utilisé correctement. Si un médicament n'est pas pris assez longtemps ou s'il est utilisé pour de mauvaises raisons, ou si de faibles niveaux de la substance sont présents dans l'environnement, les germes peuvent survivre et s'adapter.
L'une des raisons principales est qu'il est très difficile pour les fabricants de médicaments de gagner de l'argent en vendant de nouveaux antibiotiques, donc ils ne veulent rien dépenser pour les développer.
Les patients ne doivent pas prendre les antibiotiques pendant très longtemps, ce qui signifie qu'ils n'achèteront pas beaucoup de cette substance. De plus, les médecins prescrivent de nouveaux antibiotiques seulement dans les cas où les médicaments plus anciens et moins chers ne fonctionnent pas.
Pour sa part, la Banque mondiale a publié cette semaine un rapport estimant que les infections qui résistent aux médicaments peuvent potentiellement avoir un impact aussi grave sur l'économie du monde que la crise financière de 2008.
À cet égard, l'Onu va adopter une déclaration afin de promouvoir un plan d'action approuvé l'an dernier lors d'une réunion internationale des ministres de la Santé. Cette déclaration reconnaît l'ampleur du problème et encourage les pays à élaborer des contre-mesures, qui prévoient notamment de réduire l'utilisation des antibiotiques, se concentrer en premier lieu sur l'utilisation des vaccins pour prévenir la propagation des infections et allouer des fonds pour le développement de nouveaux médicaments.