Un groupe d'immunologistes australiens sous la direction de James Saint John à l'Université Griffith a percé le secret du bacille Burkholderia pseudomallei capable de tuer l'humain 24 heures après la contagion.
La maladie que provoque ce microbe est connue comme "fièvre vietnamienne". Elle est répandue en Asie du Sud-Est où elle tue plus de 90.000 personnes tous les ans.
Son évolution spontanée en l’absence de traitement est mortelle dans la très grande majorité des cas surtout qu'il n'existe pas pour le moment de vaccin efficace. Qui plus est, une rechute de cette maladie est toujours possible, et les symptômes sont susceptibles de réapparaître plusieurs années après une apparente guérison.
De surcroît, la bactérie Burkholderia pseudomallei résiste à de très nombreux antibiotiques. Jusqu'à tout dernièrement, les scientifiques ne comprenaient même pas comment le bacille arrivait à tuer aussi vite.
La nouvelle étude des immunologistes australiens a montré qu'il pénètre dans l'organisme humain par les nerfs olfactifs du nez pour s'élancer vers le cerveau, en surmontant toutes les barrières entre l'appareil circulatoire des vaisseaux sanguins et le système nerveux. Ensuite, il se propage dans tout l'organisme par la moelle épinière.
Les chercheurs ont publié les résultats de leur étude dans la revue Immunity, en constatant qu'aucun autre microorganisme n'utilisait un schéma aussi spécifique. Les données reçues seront utilisées pour créer un vaccin contre la "fièvre vietnamienne". On apprend par ailleurs qu’il a déjà été possible de dégager des protéines qui aident le bacille à s'infiltrer dans l'organisme.
Burkholderia pseudomallei, appelée aussi Bacille de Whitmore, est une bactérie Gram négatif du genre Burkholderia, responsable, chez l'être humain, de la mélioïdose. Cette bactérie comprend deux chromosomes, l'un de 4.07 mégabases et l'autre de 3.17 mégabases. 14 % de ses gènes sont variables d'une souche à l'autre. Le taux de mutation est rapide et important, à tel point que plusieurs génotypes peuvent être retrouvés lors d'une seule infection sur la même personne.