Quelque 40 000 Serbes ont vécu dans la capitale du Kosovo depuis la guerre jusqu’à la fin des années 90, marquées par des éclats de violence, et seules 17 personnes sont restées sur place. L’église orthodoxe du Christ-Sauveur, dont la construction a été entamée en 1998, est leur lieu de culte.
Après l’expulsion des Serbes de la ville, l’église, inachevée, a été utilisée par les Albanais comme dépotoir et toilettes publiques. Récemment, la cathédrale a été finalement remise en état. Mais un groupe d’étudiants a collé sur ses murs une pancarte antiserbe et a réclamé que l’église soit démolie car elle représentait un « symbole de la période Milosevic »…
Le curé Sava Janjic, dirigeant du service de presse de l'éparchie de Ras-Prizren qui s’était occupée auparavant de remettre en ordre l’église, a qualifié ces actes d’anti-civilisés et a posté une vidéo prouvant que l’affrontement entre les étudiants et la police n’était qu’un spectacle censé montrer que les autorités kosovares luttaient pour le multiculturalisme et l’égalité des citoyens.
Les événements de cette sorte ne sont pas rares autour de l’église, a estimé le vice-premier ministre kosovar Branimir Stojanovic dans un entretien à Sputnik. Pour lui, il est important que Pristina accorde les conditions nécessaires à la finalisation de la construction de l’église.
« Nous avons fait le premier pas, voilà ce qui est crucial, nous avons redonné à l’église une apparence normale. Et nous continuerons de tout faire pour que la construction soit achevée et que l’église puisse redevenir un lieu de culte », a-t-il affirmé.
Le bâtiment est la propriété de l’éparchie de Ras-Prizren et n’a vu le jour qu’en 1998, mais elle est depuis lors souvent victimes de profanations et autres actes de délinquance comme des incendies.