La forte présence militaire américaine en Allemagne a déjà fait écouler beaucoup d'encre. Pourtant, la situation ne s'améliore pas. Le cas de la base militaire de Ramstein, point important de coordination des activités américaines, est peut-être le plus symptomatique de cette situation.
« La base légale de la présence des troupes américaines sur le territoire allemand, c'est toujours l'Otan (l'Organisation du Traité de l'Atlantique nord, ndlr). Cependant, après la réunification de l'Allemagne, la nécessité même de l'existence de l'Otan a été remise en cause, en absence de menace du côté oriental », explique l'ex-vice-président de l'OSCE.
« Dès lors, l'Otan a changé son principe d'une alliance défensive, intentionnellement et sans accord des parlements des pays membres, de telle sorte que cette organisation est devenue une machine agressive qui s'appuie sur sa nouvelle doctrine militaire datant de 1999 », souligne l'expert.
Les particularités de la présence militaire américaine sur le sol allemand ont ainsi été clairement dévoilées par les Américains eux-mêmes. Il ne s'agit pas d'une fonction défensive de l'Otan, mais des intentions américaines pour s'imposer de manière plus globale, souligne l'ex-secrétaire allemand.
« Cela signifie que les structures américaines sont utilisées en dehors de tout lien avec l'Allemagne pour réaliser et appuyer des missions meurtrières des troupes américaines à travers le monde. Ainsi, nous n'avons pas affaire à des forces armées qui nous défendent d'après les accords, mais nous sommes plutôt confrontés à la capacité d'agression internationale des États-Unis », explique l'expert.
« Des missions meurtrières des drones américains à travers le monde sont aussi menées depuis la base de Ramstein. Le gouvernement fédéral le sait, mais il le cache à son peuple. C'est une honte », déclare l'homme politique.
Dans cette situation, l'Allemagne pourrait utiliser son droit de renoncer à la présence des forces militaires étrangères sur son territoire dans un délai de deux ans, conclut l'ex-vice-président de l'OSCE.