D'après l'étude publiée par l'Ifop, 55 % des sondés considèrent le niveau de menace terroriste en France comme « élevé », et même 42 % comme « très élevé ». Les auteurs du sondage remarquent que le nombre de personnes qui jugent la menace terroriste « très élevée » a augmenté de 2 % depuis début septembre.
Dans un entretien accordé au Midi Libre, Jérôme Fourquet, directeur du Département opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop, précise qu'il fait « la différence entre ceux qui perçoivent une menace "très élevée" ou simplement "élevée" ». Il explique également que le sondage a été réalisé afin de comprendre si les derniers événements qui ont eu lieu en France « avaient une influence sur la perception de la menace terroriste ».
Selon lui, depuis janvier 2015 et les attentats de Charlie Hebdo, on n'est jamais descendu en dessous de 90 % de la population qui perçoit la menace comme élevée :
« Cela signifie qu'un nouveau climat a été créé par les attentats de Charlie », insiste-il.
D'après M. Fourquet, quelques évolutions importantes ont marqué la croissance de l'inquiétude dans l'opinion publique : tout a commencé au printemps 2015, puis en juin de la même année est survenu l'attentat de Saint-Quentin-Fallavier en Isère, et finalement, « on constate le même phénomène après le Bataclan. »
« Ça ne va pas se dissiper comme ça », remarque-t-il.
M. Fourquet dénombre parmi les groupes sociaux qui se révèlent les plus sensibles à ce climat anxiogène les tranches les plus âgées, ainsi que les classes moyennes et populaires, employés et ouvriers. Il explique encore que ce phénomène est plus ressenti « en milieu urbain ».
« Politiquement, c'est très clair : plus on est à droite, plus on pense que la menace est imminente », conclut l'expert.