En 2015, le chercheur en psychologie à l'Institut américain pour la recherche sur le comportement et la technologie à Vista, en Californie, a réalisé une étude scientifique qui a montré que le référencement des recherches favorisant un candidat pouvait convaincre les électeurs indécis de voter pour ce candidat, jusqu'à 80% des électeurs dans certains groupes démographiques.
"En juin, Sourcefed a publié une vidéo accusant Google de supprimer des suggestions de recherche négatives liées à Hillary Clinton. La vidéo est devenue virale et Google a nié les allégations de Sourcefed. Je me suis demandé si Sourcefed avait raison. Pourquoi Google supprime-t-il des suggestions négatives en faveur d'un candidat? A quoi ça sert?", a raconté le psychologue.
Selon le porte-parole de la société, "Google Autocomplete ne favorise aucun candidat. Notre algorithme de saisie automatique ne répondra pas à une recherche qui est offensante ou dénigrante lorsqu'elle est présentée en conjonction avec le nom d'une personne".
Partialité en faveur de Clinton
Selon M.Epstein, son étude a confirmé que Google montrait souvent des suggestions de recherche très positives pour Mme Clinton alors que Bing et Yahoo, autres moteurs de recherche, montrent un mélange de suggestions positives et négatives.
Une image vaut mille mots. Regardons quelques exemples
L'image ci-dessous montre une recherche pour "Hillary Clinton est" menée le 3 août 2016 sur Bing, Yahoo et Google. Comme vous pouvez le voir, Bing et Yahoo affichent plusieurs suggestions négatives comme "Hillary Clinton est une menteuse" et "Hillary Clinton est une criminelle", tandis que Google ne montre que deux suggestions qui sont absurdement positives: "Hillary Clinton gagne" et " Hillary Clinton est géniale".
Selon le psychologue américain, on peut également constater que Google montre des suggestions positives pour Mme Clinton, même lorsque leurs propres données de recherche (Google Trends) démontrent que les gens recherchent en fait des informations négatives.
Le chercheur rappelle que Google admet qu'il censure les résultats de recherche négatifs. Voilà pourquoi nous ne voyons que des résultats positifs pour Mme Clinton. Mais est-ce que Google supprime vraiment les résultats négatifs?
Dans l'image ci-dessous, on peut voir Google montre des suggestions négatives pour Donald Trump tout en cachant des suggestions négatives pour Mme Clinton.
Comme vous pouvez le voir dans les captures d'écran du 29 août dernier ci-dessous, les suggestions sur Bing et Yahoo reflètent les nouvelles tendances, tandis que les suggestions sur Google ne le font pas.
Comment les suggestions de recherche de Google nous influencent-elles?
Dans la dernière étude de M.Epstein, un groupe de 300 personnes de 44 Etats américains devaient répondre à la question de savoir sur laquelle des quatre suggestions de recherche ils cliqueraient si elles essayaient d'en apprendre davantage sur Mike Pence, candidat républicain à la vice-présidence ou Tim Kaine, candidat démocrate à la vice-présidence.
Quelles sont les conclusions?
"Premièrement, les gens ont cliqué sur les suggestions de recherche négatives deux fois plus souvent que ce que l'on pouvait attendre. Deuxièmement, les électeurs indécis, les personnes qui décident des résultats des élections serrées, ont été particulièrement attirés par les suggestions négatives. Ils ont cliqué sur ces dernières environ 15 fois plus souvent qu'ils ont cliqué sur des suggestions neutres", a déclaré le psychologue américain.
Les analystes de Google le savent également
Ainsi, pour faire basculer des voix en faveur d'un candidat, tout ce qu'on doit faire est de supprimer les suggestions de recherche négatives pour ce candidat et les proposer pour son adversaire.
Alors, combien de votes Google peut-il faire influer en faveur d'Hillary Clinton à la prochaine élection?
"La nouvelle étude suggère que la saisie automatique seule pourrait être en mesure d'influer entre 800.000 et 3,2 millions de votes", a expliqué à Sputnik M.Epstein.
Robert Epstein a de surcroît confié qu'il n'était pas républicain, qu'il n'était pas partisan de Donald Trump et qu'il pensait même qu'Hillary Clinton serait une bonne présidente.
"Les découvertes que nous faisons, nous avons fait des expériences avec plus de 10.000 personnes de 39 pays impliquant quatre élections, montrent sans aucun doute que ce que Google fait est une menace pour la démocratie", a conclu le chercheur.