"Google contrôle 50% du marché des smartphones, et lorsqu'on contrôle l'appareil dont se servent les utilisateurs, on contrôle les utilisateurs", a déclaré M. Assange intervenant au forum médiatique international à Moscou par vidéoconférence depuis l'ambassade d'Equateur à Londres.
"D'abord Google a eu un contrat avec le gouvernement d'Obama, les hauts responsables de la compagnie rendaient visites à la Maison Blanche chaque semaine pendant les quatre dernières années. Et maintenant Google est directement impliqué dans la campagne présidentielle d'Hillary Clinton", a-t-il mis en exergue.
Eric Schmidt, l'ancien directeur de Google, a pris la tête de l'entreprise élaborant l'accompagnement digital pour la campagne de Mme Clinton, et est à la fois co-président du comité d'innovations du Pentagone.
"Google profite du département d'Etat et vice versa. Il s'agit d'une intégration mutuelle à plusieurs niveaux", a expliqué le fondateur de WikiLeaks.
Concernant les médias internationaux, le problème de la non objectivité est un fléau répandu presqu'à l'échelle globale.
"Certes, les médias fédéraux russes sont parfois non objectifs, mais la même chose peut être dite par rapport à la BBC et aux autres chaînes occidentales", a dit M. Assange. "Elles sont contraintes de faire leur choix: d'un côté, elles sont financées et doivent rendre compte (au gouvernement, ndlr), et de l'autre, elles doivent élargir l'audience".
Dans les années 1990 et 2000, on a vu le point de vue des Etats-Unis dominer l'espace médiatique international, mais aujourd'hui la situation est sur le point de changer, a-t-il résumé.
Le forum "Nouvelle époque du journalisme: adieu au mainstream" a démarré à Moscou lundi 6 juin. Des experts des médias de 30 pays, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Inde, la Chine, l'Egypte, l'Arménie ont participé au forum qui s'est tenu dans l'agence Rossiya Segodnya.
Des experts russes et étrangers se sont réunis pour discuter des tendances actuelles dans les médias et des traits caractéristiques de l'époque dite post-mainstream pour tenter de pénétrer la dynamique de son développement.