Prisons françaises: des conditions plus strictes pour les détenus radicalisés

© REUTERS / Charles PlatiauJean-Jacques Urvoas
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Une semaine après la violente agression de deux surveillants de prison, le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a annoncé vouloir durcir "immédiatement" les conditions de détention de certains détenus radicalisés.

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M. Urvoas veut faire "modifier immédiatement le régime de détention des cinq unités de prévention de la radicalisation" expérimentées en France dans les prisons de Lille-Annoeullin, Fleury-Mérogis, Fresnes et Osny, qui regroupent 89 personnes, a déclaré le ministre cité par l'AFP dans un entretien au Journal du dimanche.

Les 188 prisons françaises comptent au total près de 1.400 détenus considérés comme radicaux, a précisé M. Urvoas. Parmi eux, 325, dont 80% encore en attente de jugement, sont "incarcérés pour une incrimination terroriste".

Dans les cinq unités dédiées, le ministre de la Justice entend organiser "plus fréquemment" des changements de cellule, instaurer des "rotations de cellule systématiques" et multiplier les fouilles.

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Par ailleurs, "les effets personnels des détenus seront limités au sein des cellules" pour limiter les "caches potentielles", les possibilités de "cantiner", c'est-à-dire d'améliorer la vie quotidienne en prison par des achats, seront réduites et l'accès des détenus aux publications extérieures sera plus étroitement "contrôlé", a précisé le garde des Sceaux.

"Ces mesures entreront en application cette semaine", a-t-il assuré.

Il n'entend toutefois pas mettre fin à cette expérimentation des unités dédiées, même s'il estime qu'il faut "revoir en profondeur l'évaluation des détenus qui y sont placés afin de renforcer leur prise en charge et la sécurité des personnels".

Le 4 septembre, un détenu de l'unité dédiée de la prison d'Osny, en région parisienne, a violemment agressé deux surveillants. Bilal Taghi, 24 ans, condamné en mars pour avoir tenté de partir faire le jihad en Syrie, a été mis en examen pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

 

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