La Chambre des représentants, chambre basse du Congrès des Etats-Unis, a voté vendredi une loi autorisant les familles des victimes des attentats du 11 septembre 2001 à réclamer en justice des dommages et intérêts à l'Arabie saoudite, rapporte la presse américaine.
Les députés ont adopté cette loi bien que la Maison Blanche ait réaffirmé que le président Barack Obama opposerait son veto à ce texte qui doit encore être examiné par les sénateurs. Ces derniers ont approuvé en mai dernier à l'unanimité le Jasta (Justice Against Sponsors of Terrorism Act).
Les partisans de la nouvelle loi espèrent qu'elle permettra de faire toute la lumière sur la responsabilité de l'Arabie saoudite dans les attaques terroristes du 11 septembre 2001 à New York et Washington, alors que ses opposants estiment qu'elle risque de nuire aux relations entre Washington et Riyad, partenaire stratégique des Etats-Unis au Proche-Orient, et de déboucher sur des représailles de la part du royaume wahhabite.
Le porte-parole de la présidence américaine Josh Earnest a prévenu en amont que l'adoption de ladite loi pourrait placer le pays face à une menace extrêmement grave, en permettant à d'autres pays d'attaquer également les Etats-Unis en justice.
Le New York Times écrivait en mai que, selon certaines informations, les autorités saoudiennes avaient menacé de vendre leurs actifs aux Etats-Unis pour 750 milliards de dollars en cas d'adoption de cette loi.
Quinze des 19 auteurs des attentats du 11 septembre à New York et Washington étaient Saoudiens. L'attaque a été commanditée par Al-Qaïda et aucune enquête américaine n'a jusqu'à présent conclu à un soutien des autorités saoudiennes. Une commission du Congrès américain a rendu public en juillet un passage longtemps resté secret du rapport d'enquête officiel de 2002 sur les attentats qui examinait d'éventuels liens entre les auteurs des attaques qui ont fait près de 3.000 morts et les autorités saoudiennes.