A suivre, le tout nouveau pronostic du quotidien américain The Washington Post.
1. Les Kurdes syriens, soutenus par les Etats-Unis, contre une coalition pro-arabe appuyée par la Turquie
En réalité, cette guerre dans un flou total a déjà été déclenchée. Ankara poursuit sa lutte contre les groupements de Kurdes turcs et surveille avec inquiétude le renforcement des Kurdes syriens grâce à Washington surtout au nord-est de la Syrie. Les Arabes syriens, principaux alliés de ces derniers, font face à l'expansion kurde qui, de son côté, vise les territoires arabes. C'est pourquoi dès le début de l'invasion de la Turquie en Syrie fin août afin d'aider les rebelles syriens pour reprendre les territoires occupés par Daech, il était clair que les Kurdes représentaient également l'un des deux objectifs principaux d'Ankara. Cependant, les ressources de Washington, capables de faire basculer ce conflit, sont toujours en question.
2. La Turquie contre les Kurdes syriens
Cette guerre proche du premier cas est d'une envergure incomparable avec celle-là. Pour le moment, Ankara s'est contenté de mettre la main sur des terres arabes en Syrie, occupées par Daech. Par contre, la Turquie est d'autant plus préoccupée par la fondation d'un Etat kurde autoproclamé dans ses propres frontières depuis le début 2016, en dressant un mur le long de sa frontière. La tension persiste et l'accaparement du territoire kurde, où se trouve un contingent américain, par la Turquie est toujours possible.
Malgré les ambitions des Kurdes, une paix bancale a longtemps été maintenue. De plus, selon les déclarations du dirigeant syrien Bachar el-Assad, Damas leur a même livré des armements. Actuellement, la proclamation de l'Etat kurde a détérioré les relations entre les deux parties, amenant des affrontements dans des zones à influence militaire instable.
4. Les Etats-Unis contre la Syrie
Depuis cinq ans de conflit syrien, les deux parties essayent d'éviter un conflit ouvert. Cependant, la guerre contre Daech peut opposer les rebelles syriens, soutenus par Washington, et les forces armées syriennes à Raqqa, occupée par les terroristes de l'IE, où l'armée américaine a déjà affronté les troupes du chef d'Etat syrien.
5. La Turquie contre la Syrie
Ankara espère toujours redresser les relations bilatérales avec Moscou et Téhéran, alliés majeurs de Bachar el-Assad. Une fois victorieuse dans sa lutte contre Daech, l'armée turque se trouvera tout près de la ville contestée d'Alep, ce qui peut poser problème avec les troupes syriennes.
Ce conflit date d'une époque bien antérieure à l'apparition de l'IE. Ce dernier poussé vers la frontière irakienne à l'est de la Syrie, cela pourrait déstabiliser la situation dans la région.
A noter que les deux parties ont obtenu le soutien de Washington… En Irak, les Kurdes se sont toujours montrés favorables à proclamer leur indépendance vis-à-vis de Bagdad à l'instar de leur "frères" turcs et syriens. Pour sa part, le gouvernement irakien se déclare prêt à reconquérir les territoires occupés par les Kurdes irakiens juste après une victoire capitale présumée sur Daech.
7. Les Kurdes irakiens contre les rebelles chiites
Les milices chiites, épaulées par l'Iran, sont les premiers artisans chassant les troupes de l'IE de la capitale irakienne. Les groupements chiites se sont violemment opposés aux forces des Kurdes irakiens, soutenus par les Etats-Unis, notamment à Touz Khormatou.
8. Les Kurdes contre… les Kurdes!
Les Kurdes ne constituent pas une communauté ethnique homogène. Les conflits éventuels au sein d'un futur Etat kurde représentent l'un des scénarios les plus indésirables de la région. Ne pas oublier la lutte acharnée entre les Kurdes syriens et irakiens dans les années 90…
Occupées par Daech, les terres sunnites ont été libérées par les chiites et les Kurdes, leurs alliés dans la lutte contre les terroristes de l'IE. Dans le même temps, les abus de pouvoir de la part de ces derniers, dont des déportations forcées et des interpellations de masse, ne favorisent que la parution éventuelle de forces d'insurgés sunnites.
10. Les restes de Daech contre tout le monde
Des territoires importants en Syrie et en Irak restent actuellement sous contrôle des forces de l'EI. Les offensives sur les deux capitales terroristes que sont Mossoul et Raqqa n'ont pas encore débuté, voire seront reportées au vu des contradictions dans les positions politiques des forces alliées. Si des antagonismes amènent sans cesse à de nouvelles guerres, Daech peut saisir sa chance pour faire durer son existence. De plus, les succès militaires des forces antiterroristes ne sont pas suivis de solutions politiques. Et le chaos règne toujours.