Le LSD est une drogue puissante qui modifie radicalement l'état de conscience. Une nouvelle étude, publiée le 18 août dans la revue Language, Cognition and Neuroscience, montre que les effets hallucinogènes du LSD peuvent également avoir un impact sur les capacités linguistiques de l'individu.
Les chercheurs allemands et britanniques de l'Université de Kaiserslautern et de l’Imperial College London ont proposé à 10 volontaires en bonne santé et âgés de 26 à 47 ans de participé à leur étude. Ils avaient tous essayé des psychédéliques au moins une fois dans leur vie, mais n'ont pris aucune substance psychoactive au cours des six semaines précédant l'expérience.
Pendant l'expérience, les participants devaient nommer les objets représentés sur 24 dessins le plus rapidement possible.
Ces objets ont été divisés en trois catégories (huit images dans chacune). Deux de ces catégories étaient sémantiquement similaires (vêtements et parties du corps) et la troisième complètement différente (transport).
Les dessins ont été présentés en séances individuelles dans un ordre aléatoire et chaque participant a regardé 768 images au total.
Il s’est avéré que sous l'influence de cette drogue psychédélique certains des volontaires ont fait beaucoup plus d’erreurs avec les noms des objets appartenant à la même catégorie sémantique: par exemple, ils ont appelé un bus un train. Dans les catégories similaires et différentes le taux d'erreur n’a pas dépassé celui de l'expérience sous placebo.
Donc les scientifiques ont fait la conclusion que si on imagine des mots et des concepts en tant que parties d'un réseau interconnecté d'idées enregistrées quelque part dans le cerveau, le LSD semble faire remonter certaines idées enfouies à la surface de la conscience.
"Ces résultats sont très importants pour la reprise des études concernant la psychothérapie psychédélique de la dépression et d'autres maladies psychiatriques. Les effets du LSD peuvent provoquer une cascade d'associations qui fournissent un accès rapide aux concepts distants, stockés en profondeur de l'inconscient", a expliqué l'auteur principal de l’étude Neiloufar Family.
Après la découverte du LSD (diéthylamide de l'acide lysergique), des chercheurs ont mené de nombreuses études de ses effets sur le cerveau et sur l'utilisation possible de cette drogue dans la neuropsychologie expérimentale et clinique. Mais l’usage récréatif du LSD à des fins non médicales a conduit à l’interdiction de la drogue et des recherches associées.
Mais les scientifiques s'intéressant de nouveau à cette drogue depuis plusieurs années, motivés par plusieurs études qui ont révélé une certaine efficacité du LSD dans le traitement d'un large éventail de maladies mentales.