Premièrement, la procédure de règlement de tout conflit exige la neutralité, mais dans le rapport sur le "système de dopage" dans le sport russe figure son auteur, le professeur canadien de droit et juriste Richard McLaren, chargé de présider la commission d'enquête à titre de "personnalité indépendante".
Ceci étant dit, le rapport mentionne que McLaren avait été par le passé membre de la Commission indépendante de l'AMA qui avait publié un rapport sur le dopage dans le sport russe.
"Il n'est pas étonnant que le professeur McLaren soit au bout du compte parvenu à un accord avec lui-même", souligne Ron Katz.
Un autre moyen d'assurer la transparence du rapport est de garantir à l'accusé le droit de rencontrer le témoin de l'accusation. Or, le rapport cite les personnes qui ont accepté de témoigner à titre confidentiel.
"Bien sûr, la Russie ne peut pas se protéger contre une accusation anonyme", souligne l'expert.
Le professeur McLaren estime en outre que le principal accusateur de la Russie (Grigori Rodchenkov, ndlr) est digne de confiance. Or, M. Katz n'exclut pas que ce dernier ne poursuive ses propres intérêts.
En outre, "la personnalité indépendante" n'a pas cherché à rencontrer les Russes, y compris des responsables, ce qui contredit là encore l'exigence procédurale qu'est la nécessité de prendre en compte toutes les informations possibles.
Ainsi réunis, tous ces faits torpillent la confiance dans ce rapport, conclut l'expert.