Après de longues années de vie dans la peur, les habitants de la ville de Karkamis peuvent enfin respirer. Les magasins ouvrent dans la ville, les habitants reprennent le travail dans les champs. Dans une interview accordée à Sputnik, le chef du village de Keklice, Mehmet Küçükarslan, raconte en détail la situation actuelle à la frontière turco-syrienne de Jarablus.
Mehmet Küçükarslan, en tant que chef de village, reste en contact avec les militaires qui lui fournissent les informations sur la situation sur le territoire frontalier. Cinq combattants de l'ASL blessés au cours de l'opération à Jarablus ont été transportés en Turquie via la frontière, du côté de Karkamis, et sont restés au sein du bataillon Sultan Murad. Grâce aux commandants turcs, les habitants de Karkamis ont appris que l'opération se poursuivra jusqu'à la libération de Manjib et d'Al-Baba.
"Quand en 2014 les combattants de Daech ont pris le contrôle de Jarablus, les habitants de Karkamis se sont inquiétés, puisque les djihadistes utilisaient régulièrement le territoire frontalier de Karkamis pour envoyer des combattants et pour fournir des armes," raconte M.Küçükarslan. "En outre, la ville subissait toujours les frappes d'artillerie de Daech depuis la frontière syrienne."
Selon Mehmet Küçükarslan, dans les jours précédant l'opération turque à Jarablus, sept pièces d'artillerie sont tombées sur Karkamis. Dans ces conditions, ces derniers temps, les habitants du village ont commencé à avoir peur d'aller travailler dans les champs qui se trouvent près de la frontière syrienne.
"Nous nous sommes réjouis de la libération de Jarablus, et même plus que les habitants de cette ville," assure M.Küçükarslan.
Et de poursuivre: "Pendant tout le temps que la ville s'est trouvée sous le contrôle des djihadistes, nous avons été en danger. Nous avions peur de sortir dans la rue, de nous occuper des travaux agricoles, de récolter. Vivre dans la peur constante d'être exposé au danger, vous ne le souhaiteriez pas à votre pire ennemi! Grâce à Dieu, ce danger est passé."
Dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", les troupes turques et les combattants de l'ASL traversent Karkamis en passant par les villages à Jarablus.
"Par exemple, notre village se trouve au point zéro de la frontière," explique-t-il. "17 véhicules blindés, 800 combattants de l'ASL et 200 soldats turcs sont passés par notre village. Parmi les combattants de l'ASL, il y avait des Turkmènes et quelques Arabes. Ils ont été envoyés à Jarablus depuis Alep, Idlib et la région Bayirbucak."