Après la nouvelle du passage de Jarablus aux mains de l'Armée syrienne libre (ASL), soutenue par l'armée turque dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate", des centaines d'habitants de cette ville syrienne qui avaient trouvé refuge en Turquie sont arrivés à Karkamıs dans l'espoir de regagner leurs foyers au plus vite.
Si tout se passe comme prévu, la Turquie ouvrira sous peu sa frontière à titre unilatéral pour que les habitants de Jarablus puissent y revenir.
A Karkamıs, le correspondant de Sputnik a eu l'occasion de s'entretenir avec certains réfugiés syriens espérant revenir à Jarablus.
"Nous espérons tous que ce jour est proche. Quand les terroristes de l'Etat islamique (Daech) contrôlaient la ville, la vie y était insupportable", a raconté Abid Abdülhekim, âgé de 28 ans.
Ibrahim Isa, jeune homme de 25 ans, a avoué être très nostalgique de sa ville natale.
"Quand les hostilités finiront, des dizaines de milliers de personnes reviendront à Jarablus", a estimé l'interlocuteur de l'agence.
Quoi qu'il en soit, beaucoup sont préoccupés par la présence dans la ville de nombreux groupes épars, ce qui pourrait déclencher de sérieux affrontements.
"Notre maison a été occupée par les djihadistes de Daech. Nous voulons revenir à Jarablus, mais nous ignorons ce qui nous y attend", a indiqué Resit Hemo qui s'était réfugié avec sa famille à Karkamis, fuyant les djihadistes.
Le 24 août, l'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, a lancé une opération visant à déloger Daech de la ville syrienne de Jarablus, frontalière de la Turquie. Les avions turcs ont porté des frappes contre Daech. L'opération a également engagé des chars et l'artillerie.
Selon les médias turcs, qui citent des sources militaires, il ne s'agit pas d'une opération terrestre turque en Syrie, mais d'une opération des troupes turques et de la coalition anti-Daech visant à créer un couloir pour les forces de l'opposition modérée syrienne et à chasser les terroristes de Jarablus. De leur côté, les autorités syriennes ont largement critiqué cette initiative d'Ankara. Damas a qualifié l'opération de la Turquie et de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis de violation de sa souveraineté.