Irrités par le protectionnisme américain, la France et l'Allemagne, qui se sont déclarées favorables à l'arrêt des négociations de l'accord de libre-échange entre l'UE et les Etats-Unis (TTIP ou TAFTA), orientent leur attention sur le prometteur marché chinois, indique l'économiste principal de l'entreprise américaine de recherche Smith's Research & Gradings Scott MacDonald.
L'expert a ajouté qu'actuellement, l'accord n'était soutenu que par le président américain actuel Barack Obama et ses associés les plus proches.
Selon Scott MacDonald, les deux principaux candidats à la succession d'Obama sont hostiles à l'accord car le commerce est devenu le principal irritant de la campagne électorale. Ainsi, le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton se sont déjà prononcés contre le TTIP.
L'économiste pense que l'administration d'Obama ne réussira pas à achever les négociations et surtout à faire passer l'accord par le Congrès.
L'UE mène des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP) qu'on appelle aussi le Traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) depuis juillet 2013. Il s'agit de créer la plus grande zone de libre-échange au monde qui régira les transactions d'un marché de plus de 820 millions d'habitants. Outre les Etats-Unis et l'UE, le projet comprendra le Canada, le Mexique, la Suisse, le Liechtenstein, la Norvège et l'Islande ainsi que les pays candidats à l'adhésion à l'UE.
Mardi, le représentant spécial au commerce extérieur américain Michael Groman, s'est rendu en Europe pour négocier le TTIP. Une visite qui a souligné la détermination de Washington de sceller l'accord d'ici la fin du mandat d'Obama malgré les déclarations officielles de fonctionnaires européens qui ont qualifié ce but d'impossible à atteindre.
Ainsi, le 28 août le ministre allemand de l'économie Sigmar Gabriel, a indiqué que les négociations avaient échoué. Le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Matthias Fekl, pour sa part, a dit que Paris comptait s'adresser à la Commission européenne pour suspendre les négociations sur le TTIP.