Emmanuel Macron brouille-t-il les pistes ?

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Emmanuel Macron a remis sa démission à François Hollande. Pour notre chroniqueur Edouard Chanot, le futur ex-ministre est « juste assez destructeur ».

Marie: aujourd'hui, Edouard, tu as passé une journée trépidante!

Trépidante et j'en tremble encore, Marie! Depuis midi, on pouvait regarder la tragédie s'intensifier de minute en minute, à mesure que la navette remontait non moins tragiquement les flots de la Seine… Eh oui, chaque époque a les tragédies qu'elle mérite.

Emmanuel Macron - Sputnik Afrique
Emmanuel Macron démissionne à la veille de la présidentielle 2017
Il n'en pouvait plus, et ils n'en pouvaient plus non plus… Le premier « il », c'est Emmanuel Macron, et le deuxième est au pluriel, c'est le Gouvernement. Notre fringant Ministre des finances a présenté sa démission au chef de l'Etat, enfin chef de l'Etat, je veux dire à François Hollande. Alors Macron, trop jeune, trop tendance pour ce gouvernement? Lui qui fait du ni gauche ni droite, du libéralisme progressiste et puis du libéralisme jugé trop conservateur par certains?

Qui créé le mouvement « en marche » — en marche, vers quoi?— et puis une visite au Puy du Fou, chez Philippe de Villiers. Qui passe dans la banque, et dans un gouvernement socialiste. Qui passe par l'ENA et l'Inspection des Finances, mais persuade les bonnes gens qu'il est anticonformiste. Qui s'affiche en Une de Paris Match, et puis déclare que « le capitalisme et les religions menacent la promesse républicaine ». Et à la fin badabam une démission, aussi dramatique que médiatique.

Alors, de droite, de gauche, le petit Emmanuel? Macron brouille-t-il les pistes… ou est-il brouillon?

Michel Sapin - Sputnik Afrique
Michel Sapin nommé ministre de l'Economie et des Finances
Arrêtons un instant… reprenons un peu de profondeur historique et théorique. Rappelez-vous chère Marie, cher Jean-Baptiste, cher Maxime, le libéralisme est né à gauche. Il fut un temps, le libéralisme était révolutionnaire, il voulait abattre le monde des castes, en finir avec les prêtres, les guerriers et les paysans, parce qu'il voulait du confort… du confort et non des cantiques, des combats et des charrues. Il voulait abattre ce monde ancien et il a su y parvenir.

Il était l'entre-deux entre la réaction contre-révolutionnaire et le socialisme révolté; l'entre-deux entre le XVIIIème des courtisans et le XXème siècle des tyrans; non l'entre-deux de la juste mesure, mais celui qui se trouve entre l'aristocratie et le petit peuple. Il était encore hier un entre-deux, mais il est aujourd'hui omniprésent.

Alors Emmanuel Macron, est en fait fidèle à cette conduite. Destructeur, mais pas trop. Juste assez, en fait. On proteste, et on n'en fait qu'à sa tête. Mais sans exagérer, car demain il y a quand même l'université d'été du Medef…

Marie: A laquelle Emmanuel Macron interviendra peut-être, Merci Edouard!

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