Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, a rencontré mardi le président François Hollande pour lui présenter sa démission du gouvernement, cette décision serait dictée par son intention de briguer un mandat présidentiel en 2017, estiment des parlementaires français.
"Je crois qu'il a acquis la conviction que nous sommes battus aux élections présidentielles et qu'il tente une opération qui doit maintenant se traduire par l'explication de sa position politique", a déclaré le député socialiste Patrick Menucci cité par RTL.
Le président @fhollande a remercié E. Macron pour son action depuis août 2014 et a nommé M. Sapin ministre de l’Économie et des Finances.
— Élysée (@Elysee) 30 августа 2016 г.
Emmanuel Macron va prononcer un discours depuis Bercy à 17h45.
Je prononcerai une allocution depuis Bercy que vous pourrez regarder en direct à partir de 17h45: https://t.co/9TdX3eHQBy
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 30 августа 2016 г.
Emmanuel Macron n'annoncera pas ce mardi s'il est candidat à l'élection présidentielle de 2017, a déclaré la porte-parole de son mouvement politique, "En Marche!", après la démission du ministère de l'économie.
Peu avant cette démission, Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne se croyait pas si socialiste, et ce après deux ans de travail au poste de ministre d'Economie dans un gouvernement de gauche.
"L'honnêteté m'oblige à vous dire que je ne suis pas socialiste (…). Mais quelle importance? Quand vous êtes ministre, vous êtes ministre de la République et, donc, vous servez l'intérêt général", a-t-il avoué.
Se souvenant de cette déclaration, Florian Philippot, vice-président du Front national, a même ironisé mardi sur Twitter: "Une fois que Macron aura démissionné, se présentera-t-il à la primaire de gauche ou à la primaire de droite"?
Une fois que #Macron aura démissionné, se présentera-t-il à la primaire de gauche ou à la primaire de droite? #RPS
— Florian Philippot (@f_philippot) 30 августа 2016 г.
Le départ du ministre signifie l'affaiblissement de la position du chef de l'Etat qui devra peut-être compter avec un nouveau rival pour la présidentielle 2017.
"S'il quitte le navire en cours de route ça marque évidemment l'affaiblissement du président de la République", estime le chef de file des députés socialistes frondeurs, Christian Paul.
Selon lui, le départ de M.Macron est tout simplement une désertion.
"Emmanuel Macron va avoir un problème de loyauté avec le président puisqu'il était le chouchou de François Hollande, il a largement inspiré la politique économique libérale qu'a menée le président de la République (…). La démission d'Emmanuel Macron (…) ce n'est pas seulement une démission mais une désertion", a-t-il noté sur BFM.
Le député socialiste Laurent Baument croit aussi que "si on prend un peu de recul, ça signe pour moi l'affaiblissement incroyable du président de la République".
D'après François Kalfon, conseiller régional IDF (PS), "cette démission traduit l'isolement du chef de l'Etat".
Jean-Luc Mélenchon a quant à lui réagi à la démission d'Emmanuel Macron en tweetant: "Macron quitte le gouvernement pour être candidat. Hollande ne produit que des monstres politiques".
#Macron quitte le gouvernement pour être candidat. #Hollande ne produit que des monstres politiques.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 30 августа 2016 г.
M.Macron s'émancipe du président Hollande pour se consacrer aussi à son mouvement En marche, lancé le 6 avril dernier. Pas question pour autant de se déclarer tout de suite candidat. Emmanuel Macron souhaiterait se voir appeler en recours plutôt que d'apparaître comme "le Brutus" de François Hollande, qui l'a propulsé en politique en le nommant ministre.
M.Mennucci pense que le ministre "se donne quelques mois jusqu'à la décision de François Hollande pour voir s'il est en capacité de s'imposer".
Le résultat principal du mandat d'Emmanuel Macron est la fameuse loi qui porte son nom — officiellement Loi "pour l'activité, la croissance et l'égalité des chances économiques". Ce texte a été promulgué en août 2015 après huit mois de bras de fer politique.
Cette loi et les autres activités du ministre Macron font toujours beaucoup parler d'elles.
"Si j'ai bien compris, ça fait quatre ans qu'on n'a pas de politique économique et dans quatre minutes on n'aura plus de ministre de l'économie: c'est logique", a déclaré mardi l'ancien président et actuel candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy, en commentant le départ du ministre Macron.