Le Haut-commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme (HCDH) a appelé les autorités de toutes les stations balnéaires françaises à mettre un coup d'arrêt à l'interdiction du burkini pour éviter la stigmatisation des musulmans, a déclaré mardi le porte-parole du HCDH Rupert Colville.
"Nous appelons toutes les autorités locales ayant adopté des interdictions similaires à les annuler immédiatement — pour celles qui ne l'ont pas encore fait — plutôt que de mettre à profit la portée géographique limitée de cette décision afin de maintenir leurs interdictions hautement discriminatoires jusqu'à la fin de la période des vacances estivales", a indiqué M.Colville lors d'une conférence de presse à Genève.
Le porte-parole a salué la décision du Conseil d'Etat, la plus haute juridiction administrative française, de suspendre l'arrêté anti-burkini adopté par la mairie de Villeneuve-Loubet.
[Communiqué de presse] Ordonnance du 26 août 2016 pic.twitter.com/WyxqACb9jk
— Conseil d'État (@Conseil_Etat) 26 août 2016
Le Conseil d'Etat français a rappelé vendredi à tous les maires qui avaient invoqué le principe de laïcité qu'ils pouvaient réglementer l'accès aux plages "au regard des seules nécessités de l'ordre public, telles qu'elles découlent des circonstances de temps et de lieu, et compte tenu des exigences qu'impliquent le bon accès au rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l'hygiène et la décence sur la plage".
Le premier ministre Manuel Valls soutient leur position. Selon lui, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République".
Toutefois, de nombreux hommes politiques ont dénoncé les arrêtés contre le burkini.
D'après Yvan Blot, homme politique et essayiste, les divergences concernant le burkini témoignent de l'absence de compréhension entre la société et le pouvoir.