Le fichage S des personnes représente un sujet capable de faire écouler beaucoup d'encre. Mais que sentent ceux qui se sont retrouvés sur la liste?
"Comme je voyage beaucoup, après m'être fait arrêter pour la cinquième et sixième fois d'affilée et bloqué au poste frontière pendant près d'une demi-heure à chaque fois avec confiscation du passeport, des billets d'avions et des dizaines de questions, les demandes de contrat de travail pour justifier mon départ à l'étranger, même pour des questions de loisirs etc… puis pareil pour des simples contrôles routiers ou en fait tout contact avec la police", raconte une personne fichée S sous couvert d'anonymat, dans un entretien accordé à Sputnik.
La situation décrite est loin d'être paisible. Une telle attitude pose quand même des questions, indique l'interlocuteur de Sputnik.
L'interlocuteur de Sputnik explique qu'il existe une douzaine de catégories pour regrouper des gens tout à fait différents, des militants d'extrême droite aux militants d'extrême gauche, et dont une d'elles couvre les islamistes. Il souligne que la décision d'écarter des fichés S laisse la question de savoir de quelle catégorie au juste il s'agit.
"Ceux qui sont fichés S, le sont pour des questions de sûreté de l'Etat, donc c'est un phénomène assez large. On va pouvoir retrouver pêle-mêle dans ce genre de classement, aussi bien les islamistes que des terroristes, et là je ne parle pas uniquement des terroristes islamistes, que des hooligans ou des sectaires dans toutes les définitions du terme, qui pourraient mettre en cause l'ordre public et la sûreté de l'Etat", souligne Gérald Arboit, directeur de recherches au sein du Centre français de recherches sur le renseignement (CF2R), dans un entretien accordé à Sputnik.
Quant à la décision de suspendre tous les professeurs fichés S, l'expert souligne qu'elle montre le manque de connaissances des autorités publiques françaises dans ce domaine particulier.