Burkini: le maire de Villeneuve-Loubet ne retire pas son arrêté

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Lionnel Luca, député-maire LR de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), a annoncé vendredi qu'il ne retirait pas son arrêté anti-burkini suspendu quelques heures plus tôt par le Conseil d'Etat, l'élu affirmant attendre une loi.

Le Conseil d'Etat, haute cour administrative, a mis un coup d'arrêt aux interdictions du burkini, à l'origine d'un débat fiévreux en France, en appelant les maires au "respect des libertés garanties par les lois".

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L’arrêté anti-burkini suspendu à Villeneuve-Loubet, fera-t-il jurisprudence?

Le maire de Villeneuve-Loubet a indiqué devant la presse que le groupe parlementaire LR déposerait à la rentrée une proposition de loi contre le burkini. 

"Loin d'apaiser, cette décision [du Conseil d'Etat] ne peut qu'aviver les passions et les tensions", a déclaré Lionnel Luca. "Seule une loi peut les prévenir. (…) Je m'y emploierai dès la rentrée parlementaire". a-t-il dit.

"L'islamisation progresse dans notre pays", a-t-il jugé. "Il y en a qui peuvent se réjouir, ils ont gagné un petit pas supplémentaire".

Selon l'élu, le conseil d'Etat "considère donc qu'un maire ne saurait prévenir les troubles à l'ordre public mais devrait les subir pour être fondé à réagir, sûrement comme en Corse".

Plus tôt, la Conseil d'Etat a souligné qu'​"à Villeneuve-Loubet, aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. En l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade".

Le maire de Villeneuve-Loubet s'étonne que le Conseil d'Etat "considère que le terrible attentat du 14 juillet à Nice n'est pas un traumatisme suffisant pour que les maires soient fondés à intervenir, comme le précise le tribunal administratif de Nice".

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Les Français majoritairement opposés au burkini
La décision stipule qu'en l’absence des risques, "l’émotion et les inquiétudes résultant des attentats terroristes, notamment de celui commis à Nice le 14 juillet dernier, ne sauraient suffire à justifier légalement la mesure d’interdiction contestée".

Lionnel Luca observe que le Conseil d'Etat désavoue ainsi deux décisions du tribunal administratif de Nice et rappelle qu'un arrêté similaire en vigueur à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) depuis 2013 n'a pas été désavoué jusqu'ici.


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