Le Conseil d'Etat, haute cour administrative, a mis un coup d'arrêt aux interdictions du burkini, à l'origine d'un débat fiévreux en France, en appelant les maires au "respect des libertés garanties par les lois".
Le maire de Villeneuve-Loubet a indiqué devant la presse que le groupe parlementaire LR déposerait à la rentrée une proposition de loi contre le burkini.
"Loin d'apaiser, cette décision [du Conseil d'Etat] ne peut qu'aviver les passions et les tensions", a déclaré Lionnel Luca. "Seule une loi peut les prévenir. (…) Je m'y emploierai dès la rentrée parlementaire". a-t-il dit.
"L'islamisation progresse dans notre pays", a-t-il jugé. "Il y en a qui peuvent se réjouir, ils ont gagné un petit pas supplémentaire".
Selon l'élu, le conseil d'Etat "considère donc qu'un maire ne saurait prévenir les troubles à l'ordre public mais devrait les subir pour être fondé à réagir, sûrement comme en Corse".
Plus tôt, la Conseil d'Etat a souligné qu'"à Villeneuve-Loubet, aucun élément ne permet de retenir que des risques de trouble à l’ordre public aient résulté de la tenue adoptée en vue de la baignade par certaines personnes. En l’absence de tels risques, le maire ne pouvait prendre une mesure interdisant l’accès à la plage et la baignade".
Le maire de Villeneuve-Loubet s'étonne que le Conseil d'Etat "considère que le terrible attentat du 14 juillet à Nice n'est pas un traumatisme suffisant pour que les maires soient fondés à intervenir, comme le précise le tribunal administratif de Nice".
Lionnel Luca observe que le Conseil d'Etat désavoue ainsi deux décisions du tribunal administratif de Nice et rappelle qu'un arrêté similaire en vigueur à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) depuis 2013 n'a pas été désavoué jusqu'ici.