Interviewé par Sputnik, le délégué permanent syrien auprès de l'Onu Bachar al-Jaafari estime que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont intérêt à ce que celui qui se tient derrière l'attaque chimique contre la Ghouta en 2013 reste inconnu, vu certaines circonstances politiques. Il est également d'avis que les services de renseignement français sont responsables de ce bombardement au gaz sarin.
M.Jaafari a en outre abordé le thème de l'opération militaire turque contre le groupe terroriste Daech dans la ville syrienne de Jarablus, frontalière de la Turquie.
"La Turquie ne l'aurait pas envahi si la coalition internationale n'avait pas vu le jour. Cela fait déjà deux ans que la Turquie viole la souveraineté de la Syrie. Aujourd'hui, ce sont notamment les Etats-Unis qui soutiennent la violation de la souveraineté syrienne car le gouvernement américain était le premier à violer notre souveraineté en termes militaires", a martelé le délégué permanent syrien auprès de l'Onu.
Il a également pointé du doigt le fait que la partie syrienne n'avait demandé ni à la Turquie, ni à la coalition internationale de se mêler de ses affaires intérieures.
"Vous voulez aider? Coordonnez vos actions avec l'armée syrienne! Echangez de l'information sur les terroristes! Créez une coalition internationale honnête!", s'est indigné Bachar al-Jaafari.
"La Turquie joue un double jeu. Nous entendons tous les jours de beaux discours, il n'y a pas cependant d'actions concrètes", a-t-il déploré.
Le diplomate syrien a également critiqué l'attitude des Etats-Unis qui "utilisent la Turquie, la branche armée du PKK, Daech, le Front al-Nosra et d'autres" à leurs fins que celles annoncées.
"Il est inacceptable que chaque personne qui ait envie de combattre le terrorisme envoie ses avions en Syrie et dise +je vais soutenir celui-ci et pas celui-là+, d'autant plus sans le consentement du gouvernement syrien. Nous vivons au 21ème siècle et pas dans les forêts. Les gens ont oublié que le droit international existe", a conclu Bachar al-Jaafari.