Il y avait parmi les 29 enfants tués par une explosion criminelle à Gaziantep, deux enfants des réfugiés syriens qui avaient fui en Turquie, en se sauvant des terroristes de l'Etat islamique et espérant que leur vie y reviendra enfin à la normale, mais tel n'a pas été le cas.
Les parents écrasés par la mort tragique de Fatma Abdullah, fillette de neuf ans, et d'Usam Cuma, garçon de huit ans, ont évoqué à Sputnik la soirée fatale du 20 août dernier.
Le père de Fatma Abdullah, Ahmet Abdullah qui travaille dans une fabrique de chaussures, a raconté, que sa femme et lui étaient arrivés à Gaziantep d'Alep il y a trois ans.
"Le soir de l'explosion, nous avons accouru vers le lieu du drame, notre maison se trouvant juste à côté. A ce moment, nous ne savions pas encore que notre fille avait été tuée (…). Fatma avait joué dans la rue tout près de l'endroit où le mariage était célébré (…). Nos deux autres enfants ont désormais peur de sortir dans la rue et pleurent sans cesse, en se souvenant de leur chère sœur disparue", a raconté le père écrasé par le malheur.
Le turkmène syrien Hasan Cuma, âgé de 37 ans, qui a perdu un fils dans l'attentat de Gaziantep a raconté à Sputnik que son épouse et lui avaient déménagé avec leurs trois enfants à Alep quand la guerre avait éclaté en Syrie, mais plus tard, ils ont dû aller dans un village à la frontière syro-turque.
"Quand il est devenu dangereux d'y rester également, nous sommes partis pour Gaziantep (…). Mes enfants n'avaient rien à voir avec ce mariage. Ils sont tout simplement allés dans une épicerie dans ce quartier (…). Mon fils cadet a été projeté par l'onde de choc, alors que son frère aîné s'est retrouvé à l'épicentre de l'explosion et ne respirait pas", s'est souvenu l'interlocuteur de l'agence.
L'attentat le plus meurtrier de l'année a été perpétré à Gaziantep lors d'un mariage auquel assistaient de nombreux Kurdes. Selon le président turc Recep Tayyip Erdoğan, les soupçons se portaient sur Daech. Beaucoup de Kurdes y ont perdu la vie, ce qui renforce la piste djihadiste.