Quand elles pénètrent dans l'atmosphère de la Terre, les particules venant de l'espace subissent plusieurs transformations engendrant des particules élémentaires, les muons — ou électrons lourds, qui désignent les particules élémentaires de charge négative. Certains atteignent la surface terrestre et peuvent donc être identifiés par des détecteurs. Il y a quelques années, les chercheurs ont noté que le nombre de muons enregistrés était supérieur de plusieurs dizaines de pour cent par rapport aux théories existantes et ont appelé ce phénomène le "mystère des muons".
La première référence au mystère des muons remonte à 2002-2007, lors d'une longue série d'expériences au MEPhI avec le dispositif DEKOR. Plus tard, l'excès de muons a été confirmé par des expériences réalisées dans le grand observatoire Pierre-Auget en Argentine.
"Ces dernières années, nous avons multiplié par trois ou quatre nos données expérimentales — nous avons donc accru la précision des mesures. L'une des directions des recherches expérimentales pour résoudre le mystère des muons est la mesure du nombre de muons, mais également l'observation de leurs caractéristiques énergétiques. Nous avons commencé l'expérience de mesure de l'énergie des muons en 2012 et nous continuons à ce jour. D'abord, avec le détecteur du tracé de coordonnées DEKOR, nous enregistrons un groupe de muons puis nous mesurons l'effet énergétique qu'ils dégagent dans le détecteur à eau NEVOD", a déclaré le chercheur en chef du centre NEVOD Rostislav Kokoouline, cité dans le communiqué.
Les chercheurs ont l'intention de découvrir si, hormis l'excès quantitatif de muons, leur énergie moyenne subit un changement.
Selon Rostislav Kokoouline, le mystère des muons sera résolu d'ici 2 à 5 ans.
"La découverte du mystère des muons nous donnera une meilleure compréhension du processus de cascade nucléaire en interaction avec des particules de très haute énergie. Cette compréhension est nécessaire pour étudier les caractéristiques de notre univers, pour examiner les processus qui s'y déroulent", souligne le scientifique.