Quel Japon rêve de créer son premier ministre Shinzo Abe?

© REUTERS / Issei KatoLe premier ministre du Japon Shinzo Abe
Le premier ministre du Japon Shinzo Abe - Sputnik Afrique
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Au Japon, les partisans de la révision de la Constitution élèvent la voix, prétendant que les dispositions pacifistes de la Loi fondamentale entravent le renforcement du potentiel défensif du pays qui a radicalement changé depuis la Seconde Guerre mondiale.

13 des 19 ministres de l'actuel gouvernement du Japon, y compris son premier ministre Shinzo Abe,  sont membres de "Sousei Nippon" ("Renaissance du Japon"). Fondé par Nakagawa Shoichi, figure de proue du Parti libéral démocrate (PLD), aujourd'hui au pouvoir, et trouvé mort dans sa maison en 2009, ce groupe de partis est peu connu à l'étranger.

De 2003 à 2006, Nakagawa Shoichi a été ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie du gouvernement de Junichiro Koizumi, et de 2006-2007, pendant le premier mandat de Shinzo Abe, il a été président du conseil politique du PLD. En 2008, dans le gouvernement de Taro Aso, Nakagawa Shoichi occupait le poste de ministre des Finances.

Nakagawa Shoichi, Taro Aso et Shinzo Abe avaient des vues politiques très proches et liaient l'avenir du Japon à la nécessité d'une réforme constitutionnelle. Cela coïncide, somme toute, avec la plateforme de "Sousei Nippon" qui s'assigne pour objectif de transformer le pays selon les recettes du patriotisme conservateur.

On peut lire notamment sur le site de "Sousei Nippon", qui n'a pas été mis à jour depuis 2012, l'appel de Shinzo Abe à se débarrasser des ordres introduits sous l'occupation américaine et à faire en sorte que le Japon devienne à l'avenir "un pays dont on pourrait être fier".

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Pour le moment, le gouvernement de Shinzo Abe ne donne pas de réponse explicite sur la voie que le Japon empruntera pour avancer vers son avenir "radieux", mais plusieurs analystes nippons et étrangers y voient avant tout une tentative de revoir la Constitution, écrite en fait sous la dictée des Etats-Unis.

Selon Viktor Pavliatenko, directeur de recherches à l'Institut de l'Extrême-Orient auprès de l'Académie des sciences de Russie, "Sousei Nippon" est une sorte de club de discussion où sont rodées de nouvelles idées qui n'ont pas encore pris la forme de projets de loi.

Les partisans de la révision de la Constitution au Japon argumentent leur position par le fait qu'en 70 ans écoulée depuis la Seconde Guerre mondiale, le pays a radicalement changé, que ses réalités ont changé et que de nouveaux défis et menaces ont apparu. En même temps, les dispositions par trop pacifistes, uniques en leur genre, de la Constitution nippone entravent le renforcement du potentiel défensif du Japon.

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