Les autorités de Nice ont établi un arrêté interdisant le port du burkini sur les plages de la ville. Auparavant, des arrêtés semblables avaient été diffusés dans 10 communes françaises. Les policiers se sont déjà mis à distribuer des amendes pour la violation de la loi.
Dans une lettre adressée à Manuel Valls cette semaine, Christian Estrosi, premier adjoint Les Républicains à la mairie de Nice, a estimé que "la dissimulation intégrale du visage ou le port d'une tenue intégrale pour aller à la plage ne correspond pas à notre idéal de la relation sociale".
Après cette lettre, le premier ministre français a soutenu les maires des villes françaises.
"Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n'est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C'est la traduction d'un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l'asservissement de la femme", a alors expliqué le premier ministre.
Derrière le burkini, "il y a l'idée que, par nature, les femmes seraient impudiques, impures, qu'elles devraient donc être totalement couvertes. Ce n'est pas compatible avec les valeurs de la France et de la République", a-t-il ajouté.
Cette mise au point intervient en pleine polémique alors que sept mairies de stations balnéaires (Cannes, Sisco, Le Touquet-Paris-Plage, Leucate, Oye-Plage, Villeneuve-Loubet et Mandelieu-la-Napoule) ont interdit ce type de tenue. Ce week-end, six musulmanes ont dû quitter la plage, pratiquement expulsées par la police, et quatre autres jeunes femmes ont été verbalisées (38 euros) pour non-respect des règles en vigueur.
La burqa, une tenue qui cache entièrement le corps, y compris les yeux derrière un tissu à mailles, et le niqab, qui couvre le visage pour n'en montrer que les yeux, sont interdits en France dans la rue depuis 2010 et le voile islamique est interdit dans les écoles, mais il est autorisé dans les établissements d'enseignement supérieur, fréquentés par des adultes. Le hijab, qui masque la chevelure mais laisse le visage dégagé, ne rentre donc pas dans le champ d'application de cette mesure.
Cette loi a été validée à l'été 2014 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a estimé dans un arrêt que "la préservation des conditions du +vivre ensemble+ était un objectif légitime des autorités françaises".