"J'ai été spectateur un peu par hasard de ce qui se passait dans les cuisines du personnel dans un hôpital parisien. Il y a une quantité (de nourriture, ndlr) supérieure à la demande. Je pense qu'il y a une bonne quantité des repas qui part à la poubelle. Voyant ça, j'ai proposé d'essayer d'arrêter de vivre comme si tout allait bien, comme s'il n'y avait pas de problème alors qu'on a les moyens objectifs de répondre à la demande", a confié Patrice Dubosc à Sputnik.
L'auteur de la pétition en appelle notamment au respect de la loi concernant l'obligation faite à la grande distribution de ne pas jeter de nourriture (Loi n° 2016-138 du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire). "Peut-être serait-il temps d'arrêter ce comble d'indifférence insupportable à l'heure où le nombre de réfugiés sur Paris, démunis de tout, ne cesse d'augmenter!", exhorte Patrice Dubosc.
"Il y a des gens qui ont la gale à Paris. L'aide psychologique, ça devient une espèce de luxe. On est plutôt dans des problèmes de dénutrition, de manque d'eau, de choses vraiment de base. On est à Paris comme dans un des pires camps de réfugiés", déplore le volontaire.
Selon lui, il faut savoir assumer et faire des choix. "Mettre l'afflux de réfugiés en perspective avec des difficultés économiques, des problèmes interreligieux, de terrorisme, c'est honteux…", regrette-il. "Si la France accueillait les 30.000 réfugiés qu'elle s'est engagée à accueillir (ce qu'elle ne fait pas), cela représenterait 0,5 pour 1.000 habitants". L'interlocuteur de Spuntik indique que depuis très longtemps, des Français accueillent des réfugiés chez eux.
"Le problème, c'est que quand ils vont à la préfecture pour dire qu'ils ont des lieux et qu'ils attendent des réfugiés, on leur répond qu'il n'y en a pas, que c'est compliqué…"
Ce n'est pas la France qui a cette mentalité, poursuit Patrice Dubosc. Des sondages montrent que les Français sont prêts à accueillir, le problème est d'ordre politique, assure-t-il. "Moi, comme un certain nombre de citoyens, je ne peux pas vivre comme si de rien n'était. Vous vous promenez à Paris, vous voyez des terrasses avec des gens attablés et entre deux terrasses vous avez des familles avec des enfants sur des matelas qui n'ont rien à manger. Je suis désolé, je ne peux pas vivre dans un monde comme ça", conclut Patrice Dubosc.