La fin des vacances n'est pas sereine. On polémique autour de burkini, on attrape des passeurs à la frontière italienne… et on annule des évènements conviviaux! La mairie de Lille donne le la, en annulant la première la Braderie la plus célèbre de France. Néanmoins, les camions affluent depuis ce matin sur le Champ de Mars.
L'installation de la foire aux manèges et de ses 180 attractions est maintenue. Cette édition est un peu particulière, la première sans Braderie. Et l'annulation agace surtout les professionnels du divertissement pour qui la Braderie servait d'appât à client.
Si certaines manifestations comme «Paris Plage» ont étaient maintenues, avec un dispositif sécuritaire renforcée, les petites communes n'ont pas forcément une marge de manœuvre budgétaire pour ce faire. Plusieurs évènements de la rentrée ont étaient annulées à Maisons-Laffitte: le vide-grenier prévu en septembre est annulé (d'ailleurs les villes voisines de Sartrouville et de Houilles ont également annulé leurs brocantes), et la course FLUO prévue en novembre est également annulée en raison de «la totale incapacité à sécuriser physiquement le parcours à tous les points d'intersection».
Pour Jacques Myard, le député-maire qui a pourtant déjà annulé la fête de la musique à Maisons-Laffitte «en raison des circonstances», ne pense pas que ces décisions vont s'inscrire dans la durée:
«Les Français ne perdront pas leur gaité naturelle, leur savoir vivre à la française. Nous devons prendre en compte les réalités du jour: nous avons sur le territoire national des salafistes qui peuvent se radicaliser rapidement en terroristes, qui peuvent agir partout sans qu'on le sache auparavant, de manière très rapide et surprenante. Nous sommes donc en alerte attentat: alerte rouge.
A ce titre: lorsqu'il y a une manifestation publique, nous devons prendre des mesures pour éviter tout attentat. Lorsque ces manifestations ont lieu dans la rue, dans les centres-villes, nous avons maintenant l'obligation de fermer tous les accès à, par exemple, un camion fou où à tout individu qui voudrait frapper. Mais nous maintenons toutes les manifestations où nous pouvons assurer la sécurité là où, par exemple, il n'y a qu'un passage pour accéder à la manifestation culturelle, sportive ou autre. A ce moment-là nous contrôlons tous les individus qui entrent dans la manifestation. Aujourd'hui, ces mesures sont temporaires mais elles dureront le temps qu'il faut pour assurer la sécurité de nos concitoyens face à des terroristes barbares»
Pas plus loin qu'hier les ministres de l'Intérieur et de la Défense ont annoncé que les dispositifs de sécurité vont être «adaptés» à l'approche de la rentrée, avec notamment un réaménagement des forces statiques de l'opération Sentinelle vers des patrouilles mobiles, pour intervenir au plus vite.
A la rentrée, dans les petites communes, les écoles restent toujours des cibles précaires:
«Nous avons décidé de sécuriser toutes les écoles, sécuriser les accès aux écoles et sécuriser à l'intérieur des écoles l'accès aux classes. Cela signifie, notamment, que s'il y a une attaque, les enfants doivent pouvoir être sécurisés à l'intérieur de l'école ou être évacués dans les meilleurs délais.
C'est une question de vigilance quotidienne en relation avec les professeurs des écoles, c'est aussi la nécessité de poser pour l'accès aux écoles des entraves, des blocs en béton qui éviteront qu'une voiture folle entre dans la cour de l'école au moment de la récréation, par exemple. Nous prenons les moyens de notre politique, mais bien évidemment le maintien des cursus scolaires, car l'école est sacrée en France, et c'est une obligation d'enseigner aux enfants pour en faire de futurs citoyens»
Malgré l'appel de Bernard Cazeneuve d'annuler les évènements pour lesquels on ne peut pas garantir le niveau de la sécurité satisfaisant, certains mairies ne cèdent pas à la frénésie des annulations des braderies, des feux d'artifice et courses à pied… «Annuler des manifestations festives, c'est aller dans le sens des terroristes!», clament-ils.