Secrétaire de Goebbels: vous avez dit crimes nazis?

© AFP 2024 Christof StacheBrunhilde Pomsel
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Brunhilde Pomsel, 105 ans, ancienne secrétaire du ministre de la Propagande du 3e Reich Joseph Goebbels, évoque le climat d'insouciance qui régnait dans son bureau et dit ne rien savoir des horreurs du nazisme.

Dans un entretien au Guardian, Mme Pomsel a expliqué que sa mission en tant que secrétaire consistait à diminuer les chiffres concernant les pertes allemandes sur le front et à exagérer le nombre de viols de femmes allemandes par les soldats soviétiques. Un détail tout à fait  étonnant quand on se souvient que l'Armée soviétique n'est entrée en Allemagne qu'en 1945…

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En 1942, à l'âge de 31 ans, Brunhilde Pomsel a été transféré au ministère de la Propagande pour son travail exemplaire à la radio. Elle touchait 275 marks, une fortune par rapport au salaire de la plupart de ses amis. 

Elle travaillait au cœur même de la machine de propagande nazie. Selon elle, c'était un travail comme les autres. 

"Au bureau de Goebbels, je ne faisais rien d'autre que taper à la machine", a dit Brunhilde Pomsel dans son interview. 

Elle a raconté que la vie sous Hitler de son amie juive Eva Löwenthal était dure. En 1943, elle a été envoyée au camp de concentration d'Auschwitz où elle a péri en 1945. 

Elle a été bouleversée quand un speaker de la radio a été envoyé dans un camp de concentration pour la seule raison qu’il était homosexuel. 

Elle dit avoir appris l’existence de l'Holocauste uniquement après la guerre. 

"Je sais que maintenant personne ne nous croit. Tout le monde pense que nous étions au courant de tout. Mais nous ne savions rien, tout était tenu secret", affirme-t-elle. 

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Mme Pomsel raconte que le tissu des complets de son patron était toujours de qualité supérieure et que ses mains étaient très soignées, comme s'il se faisait faire une manucure chaque jour. 

Elle éprouvait de la pitié à son égard parce qu'il boitait. Mais en février 1943, pendant que Goebbels prononçait son fameux discours sur la "guerre totale",  elle a été frappée d'effroi. 

"Au bureau c'était un homme d'une noblesse élégante, sur la tribune c'était un nain en fureur: il est impossible d'imaginer un contraste plus frappant", a-t-elle avoué. 

Pour sa complicité avec les nazis, la femme a été condamnée à cinq ans de camp près de Berlin. Après sa libération, elle est revenue travailler à la radio publique et a pris sa retraite à 60 ans. 


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