Bild a publié ces documents pour relater aux lecteurs la vie quotidienne d'un des organisateurs de l'Holocauste et du chef de la machine d'extermination du Troisième Reich.
Les extraits du journal intime du numéro 2 de la hiérarchie nazie ont été mis à la disposition des chercheurs allemands. Les spécialistes de l'Institut historique allemand à Moscou en ont composé un puzzle historique dont l'importance a été relevée par son directeur, le professeur Nikolaus Katzer.
"Cet organisateur sans pitié de l'assassinat de 6 millions de personnes dans des camps de concentration a décrit son quotidien avec une précision minutieuse sur plus de 1.000 pages", écrit Bild.
Le chercheur de l'Institut Matthias Uhl signale qu'Heinrich Himmler était un monstre plein de contradictions. D'une part, c'était une machine sans âme qui avait planifié l'Holocauste et avait signé d'innombrables arrêts de mort, de l'autre c'était un père de famille exemplaire et un patron attentionné pour l'élite de la SS.
A en juger d'après les notes de son journal, ses journées de travail étaient bien remplies: en moins de deux ans et demi, il a assisté à plus de 1.600 réunions. Ce n'est pas un hasard si Himmler est considéré comme une figure clé du Troisième Reich: de par sa dimension, le réseau de ses connaissances ne peut être comparé qu'à sa cruauté.
Bild écrit cependant que cet homme qui a envoyé à la mort des millions de personnes appelait régulièrement sa femme Margaret et sa fille Gudrun qu'il surnommait affectueusement Puppi.
Les auteurs de l'article indiquent qu'après une séance de massage, Himmler pouvait donner l'ordre d'exécuter dix Polonais et d'acheter pour le camp d'Auschwitz des chiens de garde "capables de déchirer en petits morceaux chacun, sauf les gardiens".
D'autre part, il ressort de son journal intime que rien de ce qui est humain ne lui était étranger. Himmler aimait l'eisstock, cette variété bavaroise du curling, les jeux de cartes et le cinéma. Plus encore, il aimait contempler les étoiles. L'âme du bourreau y cherchait évidemment la paix.