Bogdan Bukumiric, un des rescapés, a déclaré en 2013 à Sputnik: "C'étaient des monstres. Tirer sur des enfants qui se reposent sur une plage… Le moins âgé de nous avait cinq ans. Leur objectif était de nous effrayer. Ils ne savaient pas comment nous chasser du village et ont choisi le point faible, les enfants".
Depuis, le 13 août, les habitants locaux commémorent les victimes. Mais cette année, le président kosovar et un des fondateurs de l'Armée de libération du Kosovo (UÇK) Hashim Thaçi est venu déposer une gerbe au pied du monument. Cette visite controversée a provoqué une vive réaction chez les habitants du village.
"J'ai éprouvé plus de peine que le 13 août (2003, ndlr)", relate Senka Jovovic, mère d'un des adolescents assassinés.
"S'il veut faire preuve d'humanisme qu'il vienne nous dire qui a tué nos enfants. Qu'il nous les emmène pour que nous regardions dans les yeux des assassins", a-t-elle déclaré dans un entretien à Sputnik.
"Nous avons tous condamné l'acte de Hashim Thaçi, le fait qu'il a déposé cette gerbe (…) deux jours après l'anniversaire de l'assassinat d'enfants serbes", a-t-il indiqué.
Selon l’Assemblée parlementaire du conseil de l’Europe, pendant les années 1990, Hashim Thaçi était à la tête d’un groupe criminel lié à la mafia albanaise, en tant que chef de l’UÇK, il a été impliqué dans de nombreuses exactions durant la guerre du Kosovo et est notamment suspecté d’un trafic d’organes perpétré sur les Serbes du Kosovo.