Les Sud-Coréens s'élèvent contre le déploiement dans leur pays du complexe antimissile américain THAAD (Terminal High Altitude Area Defence) pour une mise en service fin 2017, et 908 habitants du district de Seongju se sont même rasés la tête en signe de protestation, rapporte la presse.
"Pour nous, c'est le moyen le plus puissant de protester. Nous ne pouvons pas exprimer plus fort notre contestation", a déclaré le leader de l'action de protestation Kim An-soo.
Cette action de protestation contre la décision du gouvernement d’avoir choisi Seongju pour abriter un complexe antimissile américain s'est déroulée en silence. Les manifestants agitaient des drapeaux sud-coréens et des bannières anti-THAAD.
Washington et Séoul justifient le déploiement en Corée du Sud d'un système de défense antimissile parmi les plus perfectionnés du monde par une "menace émanant de la Corée du Nord" qui a d'ailleurs promis une "réponse physique" à cette initiative.
Toujours est-il que Séoul a eu du mal à trouver un endroit pour accueillir ce système, les habitants des régions potentielles ne voulant pas se transformer en cibles pour Pyongyang et ce, sans compter les conséquences indésirables des radiations émises par les puissants radars du système pour la santé de la population dans les environs.
Par ailleurs, les défenseurs de l'environnement s'inquiètent de l'impact du système dans la région rurale.
Les Etats-Unis et la Corée du Sud ont entamé les pourparlers sur le déploiement du système THAAD en février, après le tir par Pyongyang d'une fusée de longue portée généralement considéré comme un essai balistique déguisé.
La Chine et la Russie répètent depuis des mois que le THAAD n'est pas nécessaire et que son déploiement affecterait l'équilibre régional au profit des Etats-Unis. Qui plus est, Pékin est farouchement opposé au déploiement du THAAD dans la région, en le considérant comme une menace pour sa propre dissuasion nucléaire.