Les scientifiques supposent qu'il est encore possible de sauver la Grande barrière de corail en Australie qui est le plus grand système corallien au monde, classé au patrimoine de l'humanité par l'Unesco, ce qui est une bonne nouvelle en soi, mais le coût de l'opération est plutôt décourageant – 8,2 milliards de dollars australiens (5,6 milliards d’euros).
En effet, ce récif est menacé par le changement climatique, mais aussi les ruissellements agricoles, le développement économique et la prolifération des acanthasters, des étoiles de mer mangeuses de coraux également appelées couronnes d'épines. Par ailleurs, la Grande barrière subit le pire épisode de blanchissement des coraux jamais enregistré, qui touche 93% d'entre eux, en raison de la hausse de la température de l'eau.
Dans ces conditions, les scientifiques estiment que le gouvernement australien doit débloquer des fonds supplémentaires pour améliorer la qualité de l'eau, faute de quoi la Grande barrière de corail en sera au stade terminal d'ici quelques années tout au plus, mais les efforts de la seule Australie ne suffiront certes pas, vu la gravité du problème.
Afin d'éviter que la Grande barrière ne se retrouve sur la liste du "patrimoine en péril", les autorités australiennes ont promis d’investir davantage pour la préserver. Elles ont également interdit le déversement des déchets de dragage dans les eaux du récif corallien, l’un des aspects les plus controversés du projet d'extension des ports, dont celui d'Abbot Point.
Chaque année, la Grande barrière de corail attire deux millions de touristes, secteur représentant plus de 70.000 emplois et rapportant plus de quatre milliards d’euros à l’Australie. Néanmoins, elle a déjà diminué de moitié depuis 30 ans, principalement en raison de l’acidification de l’eau, liée au changement climatique, mais également en raison de la pollution générée par les ports industriels qui exportent les matières premières dont regorge le sol australien, principalement vers l’Asie.
Les fonds nécessaires pour sauver la Grande barrière de corail sont vraiment impressionnants, mais rappelons que le coût officiel des Jeux olympiques d'été de Rio est de 11 milliards d’euros, bien que, selon certaines estimations, il s'agit de plus 18 milliards.