Les autorités turques ont convoqué au ministère des Affaires étrangères l'ambassadeur suédois à Ankara, suite aux déclarations de la ministre des Affaires étrangères de Suède Margot Wallström sur "l'âge légal du consentement à des relations sexuelles en Turquie".
Samedi, le chargé d'affaires autrichien à Ankara avait déjà été convoqué par la diplomatie turque sur la même question. La Turquie a notamment protesté contre le bandeau d'information diffusé sur des écrans dans l'aéroport de Vienne affirmant que "la Turquie autorise les relations sexuelles avec des enfants de moins de 15 ans".
La ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström a dénoncé dimanche une décision de la Cour constitutionnelle turque qui s'était prononcée en juillet en faveur du retrait d'une disposition du code pénal qui caractérise tout acte sexuel avec un enfant de moins de 15 ans comme un "abus sexuel".
Dimanche, Mme Wallström, par le passé représentante spéciale des Nations unies chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, a déclaré que la décision d'Ankara légalisant les rapports sexuels avec les mineurs de moins de 15 ans devait être annulée.
"La décision turque de permettre les rapports sexuels avec les enfants de moins de 15 ans doit être abolie. Les enfants ont besoin de plus de protection, pas moins, contre la violence et les abus sexuels", a écrit la ministre sur son compte Twitter.
Son homologue turc Mevlut Cavusoglu a immédiatement réagi, jugeant "scandaleux" qu'un "ministre des Affaires étrangères poste un tel tweet basé sur de fausses informations ou une spéculation".
M.Cavusoglu a qualifié d'"inacceptable" le tweet de Mme Wallström qui devrait, selon lui, agir "d'une manière responsable" et a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur suédois à Ankara.
"Une ministre ne devrait pas proférer de tels mensonges (…). Nous acceptons les critiques, mais là c'est de la calomnie, des mensonges", s'est indigné le chef de la diplomatie turque, cité par les médias.
L'âge légal du consentement à des relations sexuelles en Turquie est toujours de 18 ans, mais la décision de la Cour constitutionnelle a été critiquée par la société civile selon laquelle elle ouvre la loi à la non pénalisation des abus sexuels.