Soupçonné d'avoir voulu rejoindre l'Etat islamique (Daech), Mourad Hamyd, dont la grande sœur Izzana était mariée avec Cherif Kouachi — un des deux frères auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015- a été intercepté à la frontière turque, rapporte dimanche la presse française.
L'homme n'est pas inconnu des services de renseignements et est fiché S (menace à la sécurité d'Etat). En effet, Mourad Hamyd avait un temps été soupçonné d'être le troisième homme du commando meurtrier. Quoi qu'il en soit, il avait été innocenté et relâché à l'époque.
Le 25 juillet dernier, la famille de ce jeune homme âgé de 20 ans, qui vient de terminer sa première année d'université en sciences et technologie, signale sa disparition, craignant qu'il ne soit parti rejoindre le groupe djihadiste en Syrie ou en Irak. Le parquet de Charleville-Mézières saisit alors la police judiciaire de Reims qui constate que le jeune homme fait l'objet d'une fiche S. Son signalement est tout de suite diffusé.
Peu après, il a été arrêté à la frontière turque, les autorités le soupçonnant d'avoir voulu rejoindre Daech. Après avoir été refoulé par la Turquie, Mourad Hamyd a été placé en centre de rétention en Bulgarie. Le 29 juillet, le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une information judiciaire afin de lancer contre lui un mandat d'arrêt européen.
Selon la police, l'étudiant a voyagé en train via la Hongrie, la Serbie et la Bulgarie. Dans son sac de voyage, aucun effet ne pouvant laisser penser à un séjour touristique. On n'y a découvert qu'un uniforme, des gants et de grosses chaussures.
Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi pénètrent dans le bâtiment abritant les locaux du journal satirique Charlie Hebdo. Armés de fusils d’assaut, ils y assassinent onze personnes, dont huit membres de la rédaction. Les deux auteurs de cette tuerie ont été abattus deux jours plus tard par les membres du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN).
Les assassins se réclamaient d'Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA), qui revendique ensuite officiellement l'attentat.