Premièrement, on peut supposer que les USA voudraient posséder des systèmes de défense antiaérienne/antimissile de qualité, sachant que l'Occident voit les simples radars comme une "vraie menace". On pourrait présenter fièrement le S-500 Prométhée qui peut éliminer des cibles dans l'espace proche et des missiles hypersoniques, qu'il est prévu de camoufler par radio-émission. Mais il n'est pas encore en service. On se tournera donc vers les systèmes sol-air S-400 Triumph, au sujet desquels l'expert américain Tyler Rogoway écrit qu'il est pratiquement "impossible de les éliminer s'ils sont placés en échelons".
Mais dans le domaine de la défense antiaérienne/antimissile, ce ne sont pas seulement les armements fiables et efficaces qui font la force de la Russie, mais également certains systèmes uniques de guerre électronique — précisément ceux que les Américains voudraient avoir. Le complexe Krassoukha-4, par exemple, brouille non seulement les cibles aériennes — y compris les systèmes d'aviation AWACS — mais également les radars terrestres dans un rayon de 300 km.
Sans oublier les systèmes de guerre électronique Moskva-1 et Rtout-BM.
Ces nouveaux systèmes sont notamment installés sur les avions Su-25 et Su-34. La situation est très bien décrite par Laurie Buckhout, ancienne chef de la division de guerre électronique de l'armée de terre américaine:
"Notre principal problème est que nous n'avons pas combattu dans des conditions de brouillage des transmissions depuis des décennies. Nous n'avons donc aucune idée de ce qui doit être fait dans une telle situation. Nous n'avons pas de tactique ni d'algorithme pour agir, nous ne sommes absolument pas préparés aux activités militaires en l'absence de communications. Les USA ne disposent pas de capacités aussi larges que la Russie en matière de guerre électronique. Nous avons de très bons renseignements radio et nous pouvons effectuer des écoutes 24h/24, mais en termes de mise hors service des équipements nos capacités n'arrivent pas au dixième de celles de l'armée russe."
Deuxièmement: les missiles. La Russie en a en très grand nombre. Par exemple, les USA n'ont pas réussi à créer de vecteurs ferroviaires alors que la Russie dispose du train Bargouzine — les Club-K sont également hors pair. Et dans l'ensemble, dans ce domaine, les affaires vont mieux en Russie. Mais tout cela n'est pas très concret et les missiles hypersoniques ne sont pas encore en service.
Alors, sans faire dans l'original, on peut dire que les USA mettraient bien la main sur les Kalibr, ainsi que sur les missiles qu'ils ont respectueusement qualifiés de "Satan". Ces derniers seront prochainement retirés du service mais le missile Sarmat qui va les remplacer a déjà été surnommé "Satan-2" par les Américains.
Troisième point: les blindés, des chars aux véhicules de transport et de combat d'infanterie dotés d'équipements modernes et ayant une bonne capacité de franchissement. On pourrait évidement citer en exemple toute la gamme Armata, mais les appareils sont encore à l'essai voire en cours de conception. C'est pourquoi il serait plus honnête de se tourner vers le T-90 qui a une longueur d'avance sur les Abrams américains.
Par ailleurs, si des chars devaient attaquer ils ne viendraient pas physiquement des USA mais des pays européens de l'Otan, où le plus puissant est le char allemand Léopard 2A6. Ce dernier est plus sérieux qu'un Abrams mais ne sera pas beaucoup plus à l'aise face au T-90 russe.
Ensuite: le matériel de débarquement. Cette année, les exercices de l'Otan ont clairement montré que les braves baroudeurs appréciaient l'idée mais que la réussite n'était pas toujours au rendez-vous.
On se demande encore si un lancement de Hummer serait d'une grande précision alors que la Russie dispose de blindés de transport de troupes de débarquement spéciaux BTP-MDM Rakouchka et de véhiculés de combat d'infanterie BMD-4 Sadovnitsa.
Soit dit en passant, le complexe sol-air Ptitselov est en cours d'élaboration — les troupes aéroportées sont donc plutôt bien servies en termes de matériel.
Rappelons que les USA utilisent aujourd'hui le lance-roquettes obsolète M202 qui servait encore au Vietnam — tout le monde a pu le voir en action dans le film Commando chez l'amie de Schwarzenegger.
Bien sûr, cette liste n'est pas exhaustive mais voici les cinq armements que le Pentagone voudrait certainement avoir. Reconnaissons tout de même que l'armée américaine dispose également de matériel supérieur à certains analogues russes, mais compte tenu du passage prochain à la gamme Armata ou encore à la production en série des avions T-50, il semble que la Russie pourrait prochainement essuyer la poussière accumulée sur le slogan "rattraper et dépasser" pour en faire cadeau aux USA.
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