Le président s'est publiquement excusé "devant Dieu et le peuple turc" pour ne pas avoir détecté les putschistes à l'avance et ainsi ne pas avoir pu éviter la tentative de putsch.
"Si ce n'était pas pour les mesures que nous avons prises après le 17 décembre, surtout s'agissant du système législatif, la tentative de coup d'Etat aurait eu une plus grande ampleur encore. A part les terroristes qui ont pénétré l'armée, plusieurs autres y auraient participé comme par exemple leurs partisans au sein de la police, de la cour et des fonctionnaires", a déclaré M. Erdogan, cité par l'agence de presse turque Anadolu, lors d'une réunion religieuse à Ankara.
"Malgré cela, je suis déçu car les traîtres n'ont pas été détectés d'avance. Nous en sommes responsables. Que Dieu et mon peuple nous pardonnent".
Le dirigeant turc a d'ailleurs affirmé poursuivre la lutte acharnée contre l'organisation terroriste dirigée par le prêcheur islamique Fetullah Gulen.
"Dorénavant, ceux qui écoutent l'imposteur et chef terroriste qui habite en Pennsylvanie acceptent dès le début ce qui les attend", a-t-il fustigé.
Le président a également pointé le rôle de la Russie dans les événements de juillet et a souligné que les mots de soutien de Vladimir Poutine suite au putsch avorté ont eu une grande importance pour Ankara. Au contraire, il a critiqué l'appel de Federica Mogherini, haute représentante de l'Union européenne pour la politique étrangère, à la retenue et au respect des institutions démocratiques, de la loi et des libertés fondamentales malgré la situation dans le pays.
Quand les attentats en Belgique ou en France ont été perpétrés, les Européens se sont réunis pour soutenir les personnes touchées, alors que le putsch en Turquie n'a pas suscité de réaction similaire.
Un groupe de militaires a entrepris le 15 juillet une tentative de putsch en Turquie. Des blindés ont été déployés dans les rues d'Ankara et d'Istanbul où des tirs et des explosions ont retenti.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré samedi que la tentative de coup d'Etat avait échoué. Selon le dernier bilan, on dénombre 265 tués et environ 1.500 blessés. Par ailleurs, environ 6.000 putschistes présumés à l'échelle nationale ont été arrêtés.