La Russie et la Turquie envisagent de porter leurs relations au niveau d'avant novembre 2015 — date de l'incident avec un Su-24 russe qui a donné lieu à une crise longue de sept mois dans les relations entre les deux Etats — et de revenir au projet de gazoduc Turkish Stream, a déclaré à Sputnik le ministre turc de l'Economie Nihat Zeybekci.
"Les deux parties sont à 100% d'accord de revenir au niveau des relations enregistré avant le 24 novembre 2015. Certes, seul le temps montrera à quelle vitesse ceci peut être réalisé. J'espère que tous les problèmes seront définitivement réglés lors de la rencontre du 9 août", a déclaré M. Zeybekci qui vient de se rendre en Russie au sein d'une délégation gouvernementale.
Le 9 août est la date de la prochaine réunion entre les présidents des deux pays, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, la première depuis le rétablissement des relations bilatérales. Initialement, les deux hommes politiques devaient se rencontrer en septembre prochain, lors du sommet du G20. Or, le 20 juillet, 5 jours après le coup d'Etat avorté en Turquie, on a appris que Recep Tayyip Erdogan devait se rendre prochainement en Russie.
"Juste après la tentative de coup d'Etat, l'un des premiers leaders étrangers à appeler notre président a été monsieur Poutine. Compte tenu de l'atmosphère qui s'était créée, le coup de téléphone de M. Poutine nous a apporté un soutien moral important", a-t-il pointé.
Evoquant l'amélioration dans les relations bilatérales, le ministre a rappelé que le gouvernement russe avait déjà adopté des décisions positives dans le domaine du tourisme. En outre, la position sur les importations des fruits et légumes turcs est favorable, a-t-il expliqué rajoutant qu'il ne restait qu'à régler quelques questions techniques.
"La volonté politique de construire le gazoduc Turkish Stream est présente. Il reste quelques nuances techniques, que les ministres de l'Energie des deux pays doivent examiner dans les détails. Le projet sera réalisé, j'en suis sûr", a souligné l'homme politique.
"Comme aucuns autres pays, la Turquie et la Russie ont cette particularité de se compléter. Ce qui manque à la Turquie existe en Russie et vice versa. La Russie possède du gaz et la Turquie a la possibilité d'en acheminer vers l'Europe. Nous en profiterons sans faute et en ferons une force pour les deux pays et au niveau le plus élevé. Nous devons l'examiner d’un point de vue de partenaires. Je ne pense pas qu'avec une telle approche des problèmes persistent", a conclu le ministre.