Les entretiens à huis clos entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le secrétaire d'État américain John Kerry laissent espérer du nouveau avant septembre.
Selon la presse américaine, Russie et États-Unis vont coordonner leurs frappes aériennes contre les positions de la filiale d'Al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nosra (les deux organisations sont interdites en Russie). De plus, il sera interdit à l'armée de l'air syrienne d'attaquer les positions de l'opposition modérée. Enfin, les États-Unis insistent sur un cessez-le-feu de sept jours pour séparer les terroristes des opposants mais la Russie reste sceptique quant à cette proposition.
Les USA s'activent depuis que l'armée syrienne et ses alliés ont commencé le siège d'Alep, faisant peser le risque d'un blocus sur 250 000 civils. Oxfam, Mercy Corps et d'autres organisations humanitaires internationales ont condamné le siège d'Alep et averti que la nourriture s'épuiserait dans la ville d'ici quelques semaines. L'Onu a demandé lundi une interruption de 48 heures pour envoyer de l'aide humanitaire aux habitants assiégés. De son côté, la télévision publique syrienne a rapporté que l'armée avait assuré une sortie sûre de la ville aux habitants souhaitant la quitter.
L'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, n'a pas non plus de temps à perdre. A l'issue de son entretien avec le représentant américain pour la Syrie Michael Ratney et avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, le diplomate a déclaré qu'il comptait relancer les négociations intersyriennes à Genève d'ici fin août, sachant que les deux premières semaines seront consacrées aux préparatifs. Staffan de Mistura a précisé qu'il comptait sur l'aide de Kerry et de Lavrov car "le progrès dans les consultations entre la Russie et les USA crée une bonne atmosphère aussi bien sur le terrain que dans les négociations intersyriennes".