Interrogée par le JDD, Sandra Bertin affirme que le lendemain du drame, elle a été mise en relation avec un "représentant" du ministère de l'Intérieur qui lui a demandé "un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières".
Le député de l'Union des démocrates et indépendants (UDI) Rudy Salles, adjoint au maire de Nice, explique à Sputnik qu'il est très choqué par cette polémique. Il ne peut pas comprendre que le ministre de l'Intérieur puisse s'en prendre à une fonctionnaire de police municipale qui est une fonctionnaire exemplaire, qui fait très bien son travail.
Mais c'est donc l'Etat qui décide du nombre des forces de police à déployer?
"Bien sûr. C'est l'Etat qui est en charge de la sécurité. Donc lorsqu'on organise un grand événement, il y a des réunions entre l'Etat et la ville. L'Etat a des informations s'il y a des risques particuliers. La police municipale est là pour assurer la circulation mais pas la sécurité. La sécurité c'est la responsabilité de l'Etat et de personne d'autre", a expliqué le député.
A l'entrée de la zone piétonne, s'il y avait eu des militaires ou des policiers lourdement armés avec des fusils mitrailleurs, le camion aurait été immédiatement neutralisé. La police municipale ne dispose pas de tels armements, souligne l'interlocuteur de Sputnik.
Quant à la situation entre Sandra Bertin et le ministère de l'Intérieur, M.Salles estime que le ministre est en train de perdre son sang-froid.
"On voit bien que les questions que posent aujourd'hui non seulement les Niçois mais les journalistes le gênent. Aujourd'hui, le gouvernement se sent en mauvaise situation et essayent d'associer à cette situation la mairie de Nice alors qu'elle n'y est pour rien", a-t-il indiqué.
Pour Jacques Clostermann, officier de réserve et ancien pilote de chasse, la situation est très amusante.
"C'est le combat de David contre Goliath, c'est comme ça qu'il apparaît. J'ai écouté Manuel Valls voici une heure. Il parlait de déstabilisation politique. Ce n'est pas une affaire de déstabilisation politique, c'est une affaire technique. Le gouvernement se déstabilise de lui-même par son incapacité aujourd'hui à conduire le pays", a déclaré à Sputnik M.Clostermann.
Selon lui, la France n'est pas d'une façon générale préparée à faire face à une menace terroriste et parce qu'il n'y a ni de gendarmerie, ni de police nécessaires.
Auparavant, les autorités locales de Nice avaient déjà rejeté la demande du département antiterroriste de la police criminelle de supprimer toutes les vidéos liées à l'attentat qui a eu lieu le 14 juillet sur la promenade des Anglais.
Le 21 juillet, le journal Libération a déjà dénoncé des "failles" dans le dispositif et des "mensonges" du gouvernement, assurant qu'une seule voiture de police municipale barrait l'entrée de la zone piétonne de la promenade des Anglais. Pourtant le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a qualifié de "contre-vérités" les informations du quotidien.