La Corée du Nord avait révélé pour la première fois en 2010 l'existence d'un programme d'enrichissement par centrifugation gazeuse sur son site de Yongbyon. Elle avait dans le même temps démenti les craintes d'analystes que ce complexe ne fasse en fait partie d'un réseau bien plus large d'usines plus petites.
Vendredi, l'Institut a déclaré avoir peut-être identifié une usine qui a pu être une pièce importante du programme d'enrichissement de la Corée du Nord dans les années 1990 et au début des années 2000.
A partir d'informations recueillies auprès de sources chinoises, d'un transfuge nord-coréen de haut rang, et de responsables américains "au courant", ainsi que sur le fondement de l'analyse d'images satellites, l'ISIS a ciblé une base de l'armée de l'air située à environ 45 kilomètres à l'ouest de Yongbyon.
L'usine d'enrichissement était le plus vraisemblablement située dans un lieu souterrain au sud-est de la base aérienne. Elle a pu contenir jadis entre 200 et 300 centrifugeuses mais l'ISIS ne dispose "d'aucune information" lui permettant de savoir si elle fonctionne toujours comme une usine d'enrichissement.
Enrichir de l'uranium laisse moins de traces que le plutonium. Ces opérations peuvent être menées en utilisant des cascades de centrifugeuses dans des bâtiments relativement petits qui ne dégagent aucune chaleur, ce qui les rend plus difficiles à détecter.
La possibilité que la Corée du Nord pourrait disposer d'usines d'enrichissement d'uranium dissimilées à travers son territoire, rappelle l'АFР, porterait atteinte à la crédibilité de tout accord futur avec Pyongyang sur un programme d'aide contre la dénucléarisation.