Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté l'appel des athlètes russes et les a privés ainsi de Jeux olympiques à Rio. Selon M. Killy, une telle approche est étrange, car malgré tous ces rapports et toutes ces enquêtes, les sportifs russes n'ont pas été contrôlés positifs.
"Ce n'est pas le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui a exclu ces 68 sportifs, il n'a fait que juger que l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), présidée par Sebastien Coe, avait le droit de faire cela. Je suis très étonné que l'IAAF insiste sur cela. Je suis un ancien sportif et je trouve que c'est une sanction qui n'a pas de sens, étant donné que ces sportifs n'ont pas été contrôlés positifs. Donc, le fait qu'on les punisse m'étonne beaucoup, ces sportifs n'ont rien à se reprocher et d'ailleurs leur porte-parole Yelena Isinbayeva (la double championne olympique de saut à la perche, ndlr) l'a dit très clairement. J'espère que le CIO trouvera un moyen pour ne pas créer une injustice comme celle-ci", a déclaré M. Killy.
Le 12 mai, Grigori Rodchenkov, ex-dirigeant de l'Agence antidopage russe en fuite aux Etats-Unis, a accusé des sportifs russes, qui ont participé aux Jeux olympiques de Sotchi, de s'être dopés, notamment le skieur Alexander Legkov, le bobeur Alexander Zubkov et le skeletonneur Alexander Tretyakov. Il a également dit que près de 15 médaillés des Jeux olympiques auraient été dopés. Selon Jean-Claude Killy, on ne peut pas se baser sur les propos d'une personne en fuite aux Etats-Unis sans participation de la partie russe.
"Je pense que l'enquête a été bouclée très rapidement, qu'aucun Russe n'a été entendu, qu'il y avait des spécialistes, des scientifiques dans les laboratoires à l'époque des Jeux olympiques de Sotchi qui n'ont rien vu et n'ont rien entendu. Le président de Fédération de Russie Vladimir Poutine n'était pas au courant ce qui veut dire qu'on ne peut pas parler d'un doping d'Etat puisque le patron de l'Etat c'est quand même lui. On fait confiance aux dires d'une seule personne qui est en fuite aux Etats-Unis. Je trouve tout ça un peu rapidement bouclé", a constaté M.Killy.
Cette enquête n'a pas de caractère sérieux et pour mettre fin à toute ambiguïté il faut que toutes les parties puissent y participer, estime Jean-Claude Killy.
"J'aurai aimé qu'une affaire comme celle-ci, qui est extrêmement grave, soit traitée avec plus de sérieux et qu'on laisse à chacun la chance de s'exprimer totalement jusqu’au bout", a-t-il conclu.